Gabriel O’Connor : tout pour être un bon capitaine
Par Bianca Paquette – Lorsque le directeur général et entraîneur-chef des Huskies de Rouyn-Noranda, André Tourigny, a nommé Gabriel O’Connor comme capitaine de sa formation pour la saison 2010-2011, son choix semblait évident.
« Il est extraordinaire. Il a une excellente éthique de travail, il a beaucoup de leadership et il performe sur la glace. Ça n’a aucun sens la progression que ce joueur a eue au cours de la dernière année », le ventait Tourigny.
À voir le parcours qu’O’Connor a eu dans la LHJMQ depuis ses débuts à 15 ans, on comprend maintenant pourquoi Tourigny l’a choisi sans hésiter. Le défenseur de 20 ans a vécu des hauts et des bas avec les Mooseheads de Halifax et les Huskies. Il était donc en mesure de comprendre ses coéquipiers et de les aider. C’est d’ailleurs une des raisons qui faisait de lui un capitaine apprécié.
« Ç’a été un bel honneur pour moi d’être nommé capitaine. C’est une manière de me remercier pour tout ce que j’ai donné et tous mes efforts avec cette équipe. Tout ce que j’ai vécu dans les quatre années précédentes m’a beaucoup aidé. Je me disais souvent que cette situation je l’avais déjà vécue. J’étais dans une meilleure position pour aider les joueurs à les gérer aussi », explique O’Connor.
Carrière diversifiée
Très peu de joueurs ont cette chance : le joueur natif de Beloeil a fait son entrée dans la LHJMQ à 15 ans, sa fête étant le 14 décembre, avec les Mooseheads, en tant que choix de deuxième ronde. Cette année-là lui a servi de période d’adaptation puisqu’il avait joué une seule saison Midget AAA et une autre Bantam AA. Il n’a d’ailleurs joué que 34 parties.
À sa deuxième saison, O’Connor n’aurait pas pu demander mieux. Il évoluait avec les Brad Marchand (Bruins de Boston) et Jakub Voracek (Blue Jackets de Columbus). Halifax avait une grosse équipe et on jouait le tout pour le tout. Malheureusement, leur parcours s’est arrêté en quatre parties contre les Olympiques de Gatineau en demi-finale.
« Je vais toujours me rappeler du printemps 2008. Chaque série est dure mentalement et physiquement, mais c’est là que j’ai compris qu’il faut que tu donnes plus que ta zone de confort. Il faut que tu saches bien gérer ton repos et c’est souvent les plus forts mentalement qui l’emportent », déclare le capitaine des Huskies.
À 18 ans, les Mooseheads et O’Connor n’ont pas eu la chance de participer aux séries éliminatoires. Le même été, les Huskies mettaient la main sur le défenseur afin de jouer pour la Coupe du Président la saison suivante. Rouyn-Noranda alignait alors les Steven Delisle, Jordan Caron, Patrice Cormier, Nicholas Champion, Philippe Cornet et plusieurs autres gros noms.
C’est justement lors de cette saison, sa quatrième dans le circuit Courteau, qu’O’Connor a connu sa plus grosse déception. « Nous étions tous des joueurs de 19 ans. L’esprit d’équipe était incroyable. C’était la dernière saison pour beaucoup de joueurs. Nous étions très motivés à tout gagner. Ça été une très grosse déception de ne pas aller plus loin avec une grosse équipe comme nous avions. »
« L’élimination contre les Wildcats de Moncton a été pire que celle en demi-finale contre Gatineau. Les joueurs s’attendaient à aller très loin en séries. Nous avions le potentiel pour ça. Malheureusement, nous avons perdu en deuxième ronde », poursuit-il.
Beaux souvenirs
À sa dernière saison dans la ligue, O’Connor aurait aimé participer aux séries éliminatoires. Toutefois, il était bien au courant qu’il s’agissait d’une saison de reconstruction pour les Huskies.
Malgré les hauts et les bas de sa carrière junior, le défenseur de six pieds et trois pouces garde de très bons souvenirs des cinq dernières années.
« C’est toute une chance que j’ai eue de voyager à travers le Québec et les Maritimes. Je me suis fait énormément d’amis dans plusieurs équipes. J’ai rencontré tellement de monde et de cultures différentes. C’est ce qui m’a le plus marqué pour le côté hors hockey de mes cinq ans dans la ligue », souligne O’Connor.
CRÉDIT PHOTO – Jean Lapointe