Le Russe qui a adopté les Bois-Francs
VICTORIAVILLE – Lorsqu’Ivan Kosorenkov est débarqué au Québec le 15 août dernier, il a été accueilli à l’aéroport par ses deux nouveaux patrons, soit Kevin Cloutier (directeur général) et Louis Robitaille (entraîneur-chef). Quelques mois plus tard, le natif de Nizhnekamsk, une ville d’environ 235 000 âmes, est pleinement épanoui avec les Tigres de Victoriaville.
Réclamé en première ronde du dernier repêchage européen, au 24e rang, Kosorenkov, élevé dans l’organisation du Spartak de Moscou, a choisi de passer à l’Ouest afin de vivre l’expérience du hockey junior canadien : «La CHL a une très bonne réputation. Le niveau de jeu est très bon et plusieurs partisans et dépisteurs viennent aux matchs.»
Le gaucher qui a célébré son 19e anniversaire le 22 janvier dernier a un seul objectif quant à sa carrière professionnelle : la Ligue nationale de hockey (LNH), rien de moins! Il veut jouer dans le meilleur circuit au monde, avec et contre les meilleurs joueurs du globe.
Initialement, il devait jouer avec Vladislav Utkin, l’un de ses meilleurs amis. Toutefois, après un mois en Amérique du Nord, il a été contraint de rentrer chez lui, en raison d’une vieille blessure qu’il trainaît depuis un moment.
«J’étais triste pour lui. Il voulait vraiment venir jouer ici. C’est un bon gars», a dit Kosorenkov, qui admet avoir réussi à bien s’intégrer dans le vestiaire des Tigres malgré tout.
Soyez-en assurés, ses coéquipiers le chouchoutent au plus haut point! En plus de passer beaucoup de temps à l’aréna et dans l’autobus, ces derniers l’invitent au restaurant à l’occasion. Lorsque l’équipe bénéficie d’un congé de quelques jours, les hockeyeurs natifs de la région de Montréal invitent leur nouvel ami russe à séjourner dans leur propre famille.
«Je me sens vraiment inclus. Je traîne avec pas mal tous les gars, ils ne veulent pas que je reste seul à Victoriaville quand ils ont la chance de rentrer à la maison.»
Invité à décrire sa nouvelle ville d’adoption, le #37 y va d’une comparaison avec sa Russie natale : la météo est sensiblement la même (rires). De plus, il a vanté l’accueil et la gentillesse de la population des Bois-Francs.
Sa maîtrise de la langue anglaise s’est également améliorée de façon impressionnante. Avec ses coachs, il échange même quelques mots en français et en russe. Décidément, il n’a pas raté son intégration!
Production offensive intéressante
Au mois de novembre, ses parents lui ont rendu visite, et leur présence a coïncidé avec son éclosion offensive. Doit-on dresser un parallèle entre les deux? Oui et non!
«C’est sûr que j’étais excité de les voir et de passer du temps avec eux, ça m’a donné un petit push, mais je commençais à bien comprendre la façon de jouer dans la LHJMQ et le système de jeu de Louis Robitaille.»
À la blague, Kevin Cloutier lui avait dit que s’il continuait à remplir le filet adverse de cette façon, il allait garder ses parents ici toute l’année!
Depuis que le personnel d’entraîneurs des Félins a pris la décision de jumeler Kosorenkov aux vétérans Alexandre Goulet et James Phelan, les trois messieurs donnent des maux de tête aux défensives adverses. Quand on additionne les statistiques des trois, le total est de 153 points en 138 joutes!
«Nous avons une bonne communication sur et en dehors de la patinoire. Ils prennent vraiment soin de moi. Ce sont deux bons joueurs qui ont une excellente préparation d’avant-match, je me sers de leur bonne attitude pour progresser. Je me sens très confortable avec eux», a dit le principal intéressé, qui revendique 30 buts et 19 passes, tout en affichant un différentiel de +16.
De retour l’année prochaine?
Ivan Kosorenkov vit le moment présent. De ce fait, il refuse de se projeter vers l’avenir. Il focalise toutes ses énergies sur le dernier droit du calendrier régulier et les séries éliminatoires. Actuellement, les locataires du Colisée Desjardins sont au 7e rang, une position qui leur procure l’avantage de la patinoire au lancement de la danse printanière.
«La seule chose à laquelle je pense, c’est de bien jouer tous les matchs pour aider mon équipe à les remporter. Je veux aussi m’améliorer chaque jour.»
Toutefois, quand on lui demande s’il désire retourner avec les Tigres de Victoriaville l’année prochaine, on sent que la réponse pourrait rendre Louis Robitaille très heureux!
«J’aime tout de l’organisation. J’espère que je vais rejouer ici l’année prochaine», a-t-il laissé entendre.