Nos Anciens | L’expérience d’une vie pour Jean-François Jacques
Il n’a peut-être pas eu la carrière professionnelle dont il rêvait, mais Jean-François Jacques n’a aucun regret. En fait, il est aujourd’hui heureux comme un roi dans sa nouvelle vie de courtier hypothécaire.
Et plus les années passent, plus il apprécie son parcours. Un parcours qui l’a mené aux quatre coins de l’Amérique et de l’Europe.
L’ancien du Drakkar de Baie-Comeau a été un choix de deuxième ronde (68e) des Oilers d’Edmonton en 2003.
« Au cours des quatre années suivantes, j’ai joué environ la moitié des parties à Edmonton. J’ai été blessé souvent pendant ces années-là (notamment deux opérations au dos et deux autres aux poignets) », raconte-t-il. « Ensuite, j’ai joué pour le club-école des Oilers, des Canadiens, des Penguins et des Ducks entre autres.»
Après près de 10 saisons chez les pros, c’est en 2014 qu’il met le cap sur l’Europe. Il passe deux saisons en Autriche (à Klagenfurt), une en Allemagne (à Ingolstadt), et une dernière en Italie (à Val Pusteria).
« J’ai vécu une expérience incroyable en Europe. C’était la première fois que j’avais obtenu un contrat de deux ans. C’était pas mal plaisant après une dizaine d’années de carrière », mentionne le joueur originaire de L’Assomption.
« C’est la première fois qu’à la fin de la saison, on mettrait la clé dans la porte et on savait qu’on allait revenir. On venait d’avoir notre deuxième enfant, le moment était donc très bien choisi », raconte l’attaquant.
« C’est justement l’une des raisons pourquoi je suis parti en Europe, pour avoir un peu de stabilité. Mes deux enfants s’en souviennent encore. C’est un cadeau qu’on a pu leur donner. »
Sauf que Jacques sentait que la fin approchait lentement, et il était temps pour lui de considérer le long terme.
« La demande pour mes services était un peu moins là », admet-il. « Mon plus vieux entrait à l’école. Ça ne me tentait donc pas de le changer d’école à chaque année si je devais partir jouer ailleurs. Les contrats d’un an m’intéressaient moins. »
« En toute franchise, j’avais aussi hâte de passer à autre chose. », se rappelle-t-il. « J’étais de plus en plus à l’aise avec le fait que j’allais prendre ma retraite. Quand on a décidé de partir en Italie (en 2017), je savais que c’était mon dernier trois mois de hockey. »
Jean-François Jacques dit avoir adoré l’Italie pour ces mêmes raisons.
« J’ai été capable de vraiment en profiter. La seule chose qui est un peu plate, c’est que je me suis blessé (fracture de la clavicule) à l’avant-dernier match des séries. J’ai un peu terminé ma carrière comme je l’ai commencée. Mais j’étais quand même en paix avec tout ça. »
En tout, sa carrière professionnelle aura duré 13 saisons. Mais pour lui, il était temps de tourner la page.
« J’avais commencé à y penser un peu, mais rien n’était clair dans ma tête. Je ne savais pas par oû commencer», avoue-t-il. « J’ai posé beaucoup de questions dans mon entourage sur différents métiers. »
La réponse qu’il attendait est venue de son ancien coéquipier avec le Drakkar, Alexandre Picard-Hooper. « Il m’a suggéré de rencontrer un de ses amis, qui était courtier hypothécaire. Le soir même, j’étais inscrit pour suivre mon cours pour devenir courtier! » raconte Jacques.
Il a finalement décroché son permis en décembre 2019. « L’ami qu’Alexandre m’avait présenté est devenu mon chef d’équipe chez Multi-Prêts Hypothèques. Pour quelqu’un qui n’avait aucune expérience dans le milieu bancaire, tout s’est super bien passé dès ma première année. On a créé une belle équipe. J’ai un peu le même feeling que dans une chambre de hockey je dirais. »
Quand il regarde en arrière, Jacques ne regrette rien.
« C’est facile d’avoir des regrets. Je suis à l’aise avec les décisions que j’ai prises, et honnêtement, je ne changerais pas grand chose. Je n’ai vraiment pas à me plaindre », affirme celui qui demeure aujourd’hui à Repentigny.
« Je suis aujourd’hui l’entraîneur de plusieurs petits gars qui rêvent encore à la LNH. Tu leur parles et ils te regardent avec des étoiles dans les yeux. Avec le recul, je réalise tout ce que j’ai accompli. Ça remet pas mal les choses en perspective. »