Félix Séguin: le 20e anniversaire d’une ascension fulgurante chez les professionnels
Le 6 avril 2001, à l’aréna Jacques-Plante de Shawinigan, les Cataractes ont défait les Huskies de Rouyn-Noranda, notamment grâce à une performance de deux buts de la future vedette de la LNH Jason Pominville. Au même moment, sur la passerelle de la presse, un jeune Félix Séguin faisait ses débuts à titre de descripteur d’une partie de la LHJMQ.
C’est Guy Champoux qui avait donné cette chance à Félix, alors que ce dernier complétait ses études à l’École de radio et télévision Promédia de Montréal. Champoux venait de lancer le site internet Webdiffuseur, où il diffusait des parties des Huskies et des Foreurs de Val-d’Or.
Séguin a évidemment sauté sur l’occasion, lui qui était un amateur de la LHJMQ depuis de nombreuses années. Il se souvient d’ailleurs d’avoir couru les arénas de la ligue en compagnie de son père alors qu’il était tout jeune.
« J’ai grandi à Eastman dans les Cantons-de-l’Est, le même village d’où était originaire Danny Beauregard qui évoluait pour les Saguenéens de Chicoutimi », se remémore Séguin. Il suivait alors les Saguenéens à Hull, Drummondville, Shawinigan et Laval pour voir évoluer Beauregard.
Pour revenir au match du 6 avril 2001, il en a été un assez intense pour Félix. Un problème technique l’a obligé à remplacer son micro par un téléphone pour pouvoir décrire la partie en bonne et due forme.
« Jason Pominville m’a questionné après la partie pour savoir pourquoi j’avais passé tout le match au téléphone », rigole Séguin qui a décrit des parties de la LHJMQ en Abitibi durant les trois saisons qui ont suivies.
Guy Champoux se souvient que Félix avait agi comme un professionnel qui avait plusieurs années d’expérience lors de cette situation qui aurait pu être très stressante pour certains.
Pour Séguin, l’humilité est la règle d’or dans le métier qu’il exerce. Il se compte chanceux d’avoir eu de bonnes opportunités tout au long de sa carrière et d’avoir pu gravir les échelons du hockey au Québec.
Il est important pour lui de mentionner que la LHJMQ a été grandement favorable à l’apprentissage de son métier. Il en a également appris beaucoup sur le monde du hockey en voyageant en autobus avec les équipes et en côtoyant des personnalités reliées à ce sport sur de longues périodes.
« On connait la LHJMQ comme une pépinière pour les futurs joueurs de la LNH, même chose pour les entraîneurs. Il ne faut pas oublier que plusieurs arbitres ont également fait leur début dans la LHJMQ avant de se rendre dans la LNH. Par contre, des gens d’une quatrième catégorie font également leurs preuves dans le circuit Courteau avant d’être lancés sur une plus grande scène : les journalistes et les commentateurs », remarque Félix Séguin, fier de son parcours dans la LHJMQ.
Séguin ne rate jamais une occasion de parler de la LHJMQ d’une manière ou d’une autre lorsqu’il décrit les parties de la LNH sur les ondes de TVA Sports. Si Thomas Chabot touche la rondelle par exemple, il se fait un devoir de mentionner qu’il était un fier membre des Sea Dogs de Saint John il y a quelques années. C’est une manière pour lui de rappeler à tous l’importance de cette ligue.
À titre de commentateur, il a déjà plus de 1000 matchs de la LNH derrière la cravate, dont six finales de la Coupe Stanley en plus d’avoir décrit lors de deux Jeux Olympiques. Séguin a déjà une carrière bien remplie et il vit toujours sur un nuage. Lorsque questionné à savoir quel est son plus beau moment en carrière, Séguin ne peut pas départager un événement et une fierté personnelle.
Vancouver 2010 a été la première expérience olympique de Séguin, lui qui a eu la chance de couvrir les activités de l’équipe canadienne de hockey féminin. Lors de la finale du tournoi, la Québécoise Marie-Philippe Poulin a inscrit deux buts qui sont restés gravés dans la mémoire du commentateur lors d’une victoire des Canadiennes par la marque de 2-0 aux dépens des États-Unis.
Quant à sa fierté personnelle, Séguin se dit plus que satisfait de son parcours qui l’a mené à réaliser un rêve d’enfant, soit celui de décrire les parties des Canadiens de Montréal. Si le tout était à refaire, il reprendrait exactement le même chemin, incluant les années où il a roulé sa bosse dans la LHJMQ.
Félix Séguin est fier. Fier de pouvoir gagner sa vie avec cette passion qu’il chérit depuis toujours.