Tournas souhaite maintenir le tempo
La recrue de 19 ans, ailier droit des Wildcats de Moncton, a récolté des points dans neuf des dix premiers matchs de l’équipe cette saison. Il a même marqué deux buts lors de la dernière rencontre, une défaite de 5-3 contre les Tigres de Victoriaville vendredi dernier au Centre Avenir. Avec huit buts et six passes, il mène présentement les marqueurs de l’équipe.
Pour Tournas, sa lancée actuelle a en réalité commencé à l’âge de trois ans.
« Je suis allé à la patinoire à trois ans… J’ai mis le pied sur la glace, et on m’a aussitôt rendu à mes parents en disant : « Ramenez-le dans un an. », raconte-t-il. « Je me suis alors effondré en larmes. Ensuite, j’ai commencé à patiner dans la cuisine de notre maison pendant un an. Mon père faisait le gardien de but ; on utilisait le foyer comme but. Je faisais du patin à roulettes dès mon retour de la garderie jusqu’à l’heure du coucher. J’en suis venu au point où j’étais probablement plus à l’aise sur mes patins que sur mes pieds. »
L’année suivante, il était de retour sur la glace, et cette fois, pour de bon.
« Je suis tombé amoureux du hockey et je n’ai jamais quitté la glace plus d’une semaine depuis », dit-il.
La famille habite dans la petite ville de Redding, au Connecticut, une population de 8 765 habitants. Le hockey semble être l’une de ses principales exportations, du moins si l’on compte Niko et ses sœurs jumelles, Effie et Christina, qui ont joué au hockey à l’Université Wesleyan de Middletown avant d’obtenir leur diplôme l’année dernière. Leur père, Peter, en plus d’être un grand amateur de hockey, est propriétaire et entraineur de chevaux de course pur sang. Ses chevaux participent régulièrement aux circuits de courses de chevaux de Saratoga, Belmont Park et Aqueduct à New York.
Cela explique peut-être pourquoi Niko est devenu un grand fan des Islanders de New York : « On allait souvent voir leurs matchs après l’école. Ils n’étaient pas très bons à l’époque, et je pense que c’était environ 7$ le billet pour s’asseoir tout en haut du Nassau Coliseum. On allait presque à tous les matchs à domicile. »
À cette époque, une carrière au hockey n’était encore qu’un rêve. Ses statistiques impressionnantes avec son équipe de l’école secondaire, les Joel Barlow Falcons, en 2021-2022, avec 59 buts et 15 passes en seulement 21 matchs, ont attiré l’attention du USA Hockey. Sélectionné parmi 40 joueurs pour un camp d’entrainement, il y a suffisamment bien performé pour être remarqué par Noel Rubin, entraineur des New Jersey Rockets. Il a vécu à l’hôtel avec son père du lundi au jeudi, passant environ six heures par jour sur la glace. Il a disputé 77 matchs avec le programme U16 AAA des Rockets, récoltant 67 buts et 118 points en 2022-2023, le troisième meilleur marqueur de l’équipe. Le meilleur marqueur ? Son coéquipier et compagnon de ligne actuel, Kuzma Voronin, avec 61 buts et 75 passes en 73 matchs.
« C’était difficile, mais je pense que c’est là que je suis vraiment devenu un bon joueur de hockey », dit-il. « Quand tu joues six heures par jour, tu n’as pas le choix de t’améliorer. »
Cela lui a valu d’être repêché par les Omaha Lancers de l’USHL. Il a ensuite été échangé en pré-saison aux Cedar Rapids Rough Riders pour la saison 2023-2024, où il a retrouvé un futur coéquipier de Moncton, le gardien Rudy Guimond.
La saison fut pénible : peu de temps de jeu en 42 matchs, 18 fois laissé de côté, seulement deux buts et trois passes. « C’était une année très humiliante, mentalement difficile à traverser », confie-t-il.
De retour au camp des Rough Riders, sans promesse d’un meilleur rôle, il a cherché ailleurs. Cela l’a mené brièvement à Salmon Arm, en Colombie-Britannique, avec une équipe de la BCHL, une expérience de six jours et un seul match hors-concours avant de rentrer chez lui au Connecticut pour rejoindre les Danbury Hat Tricks (NAHL). Il a retrouvé son instinct de marqueur : 39 buts et 74 points en 56 matchs.
« J’avais besoin de ce recentrage mental », dit-il. « C’était rendu un « Il faut que j’aille à la patinoire » au lieu d’un « j’ai la chance d’y aller ». Rentrer à la maison a probablement sauvé ma carrière, et sauvé ma passion du hockey. »
Il parle encore quotidiennement à son entraineur et directeur général là-bas, Lenny Caglianone.
« Je l’appelle, je joue aux jeux vidéos avec lui… c’est probablement un de mes meilleurs amis », raconte Tournas. « Il est à la fois un ami et un coach. Je ferais n’importe quoi pour lui sur la glace. »
Repêché ensuite par les Sioux Falls Stampede (USHL), il aurait pu jouer là cette saison, mais le directeur général des Wildcats, Taylor MacDougall, l’a contacté : l’équipe cherchait un grand marqueur ailier droit.
Check, check et check. Tournas mesure 6 pieds 2, pèse 205 livres et s’impose déjà comme une étoile montante à Moncton, pas mal pour le tout dernier choix du repêchage de la LHJMQ (10e ronde, 182e au total). Un peu comme gagner à la loterie.
« Venir à Moncton, c’est probablement l’une des meilleures décisions de ma carrière jusqu’à présent », affirme-t-il.
Une conversation avec Guimond lui a donné une perspective de joueur sur les Wildcats, et un appel de 90 minutes avec l’entraineur Gardiner MacDougall a scellé la décision.
« Je ne m’y attendais pas, c’était incroyable d’entendre un coach parler à quel point il accorde de l’importance à la famille et à tout ce qui s’y rattache… ce lien authentique qu’il veut entretenir avec ses joueurs. On a parlé de tout et de rien. Cela a vraiment compté pour moi. »
L’entraineur MacDougall confirme : « C’est une excellente addition à notre groupe. Il possède des qualités encore meilleures que ce que nous pensions. Il fait clairement la différence pour notre équipe. »
L’an prochain, Tournas restera un Wildcat, mais cette fois du côté de la NCAA, puisqu’il rejoindra l’Université du New Hampshire (Division 1, Hockey East).
Article par Bill Hunt
Photo: Daniel St. Louis










































































