Le Drakkar en contrôle, avec un test de caractère
C’est une scène qui n’avait pas été vue depuis très longtemps : un Drakkar de Baie-Comeau dans les câbles, au Centre Henry-Leonard.
Puis, les leaders de l’équipe ont montré l’exemple.
Justin Gill (Islanders NY) a inscrit un tour du chapeau, Isaac Dufort a compté le but vainqueur au début de la troisième période, et le Drakkar a battu les Eagles du Cap-Breton 5-3 pour prendre l’avance 2-0 pour cette deuxième rencontre de la demi-finale de la LHJMQ, vendredi à Baie-Comeau.
Après la rencontre de la veille, l’entraîneur-chef des Eagles, Louis Robitaille, avait dit que les amateurs verraient la vraie version de son équipe pour vendredi. Il ne mentait pas : pour la première fois depuis le début des séries 2024, le Drakkar a concédé le premier but à domicile. En fait, les Nord-Côtiers avaient même toujours eu des avances de deux buts avant ce duel.
Les fameux partisans du Drakkar, encore une fois extrêmement bruyants avec le puissant vacarme des klaxons et des trompettes, avaient soudainement une petite raison pour en mettre un petit peu moins.
Les Eagles ont même pris l’avance 2-0, grâce à Cole Burbidge et à Charles-Antoine Lavallée. Mais Baie-Comeau n’a pas baissé les bras. À un moment extrêmement important, Gill a complété la passe de Zachary Paulhus pour réduire l’écart à 2-1. Puis, il a laissé partir un puissant tir en avantage numérique afin de créer l’égalité, 2-2.
Xavier Daigle a redonné une priorité d’un but au Cap-Breton à la suite d’un surnombre, mais Gill en a remis. Il a complété le magnifique jeu de Justin Poirier avec seulement 12 secondes à faire à la deuxième, afin de faire 3-3.
Le capitaine a fait le reste. Pendant un avantage numérique de cinq minutes à la suite de l’expulsion de Lucas Romeo, Dufort a saisi un retour de lancer de Poirier pour faire retentir les trompettes avec éclat de la part des Baie-Comois.
«Avec notre victoire d’hier, nous nous attendions à ce qu’ils sortent en lion, a affirmé Gill après la rencontre. Nous avons commis quelques erreurs dès le départ, nous n’avons peut-être pas été assez intense que la veille, et ça nous a coûté deux buts rapides. Mais Jean-François (Grégoire) nous a alors dit de ne pas paniquer, qu’il restait beaucoup de hockey à jouer.
«Nous avons prouvé qu’il nous en restait dans le réservoir pour terminer la rencontre.»
Travail des vétérans dans le vestiaire
Le numéro 91 du Drakkar a aussi insisté sur l’impact des vétérans pour calmer tout le monde, même après lorsque l’équipe tirait de l’arrière 2-0.
«C’est notre rôle, a-t-il mentionné. À 20 ans, nous avons vécu plusieurs histoires. Lorsque nous revenons dans le vestiaire, c’est nous qui aide à regrouper l’équipe. Nous en parlons lorsque nous devons nous calmer un peu, ou lorsque nous sommes capables d’en donner un peu plus. Ce soir, lorsque nous sommes revenus dans le vestiaire après chaque période.»
«Nous avons beaucoup de leaders dans cette équipe-là, a ajouté Dufort. Nous parlons beaucoup, autant sur le banc que dans le vestiaire. Ça nous aide à revenir plus forts, après des buts de l’adversaire.»
«Nous avons fait ce que nous avions à faire»
Dans le camp des Eagles, il y a beaucoup plus de positif à retenir que dans le Match #1. Tout d’abord, ils ont été en mesure d’imposer leur style avec un excellent échec-avant. Sur le plan défensif, ils ont été en mesure de bien fermer la zone neutre au Drakkar, ce qui a permis de provoquer quelques revirements.
Les hommes de Robitaille ont profité d’une punition décernée à Justin Poirier pour prendre l’avance. Cole Burbidge a complété la belle passe de Lavallée pour déjouer Charles-Edward Gravel, et calmer brièvement la «Marée rouge».
Puis, Lavallée a profité de la circulation devant Gravel pour marquer le deuxième but de la rencontre.
«Nous avons connu un excellent départ, a réagi l’entraîneur-chef des Eagles, Louis Robitaille. Nous avons fait ce que nous avions à faire, nous avons joué avec notre identité et nous avons appliqué beaucoup de pression sur l’adversaire. Nous avons créé des revirements, et nous avons capitalisé.
«Nous avons fait ce que nous avions à faire, mais malheureusement, ce n’est pas nous qui avons contrôlé l’allure du match. C’est malheureux.»
Encore une fois, Poirier a trouvé une façon de faire parler de lui. Avec le cinquième de la rencontre, il a ainsi battu le record du Drakkar avec un but dans un septième match de suite en séries. Marco Charpentier avait établi la marque précédente, en 2001.
Le petit numéro 9, qui a ajouté trois aides, a également égalé la marque de concession pour les buts en une année éliminatoire, avec 12. Poirier rejoint ainsi Maxime St-Cyr, qui a fait la même chose lors des séries de la campagne 2014-2015.