Le #15 de David Desharnais, à tout jamais retiré par les Saguenéens
Pour la plupart des amateurs de hockey, David Desharnais, c’est le centre qui formait un duo incroyable avec Max Pacioretty chez les Canadiens de Montréal.
Mais au Saguenay-Lac-Saint-Jean, c’est bien plus que ça. C’est celui qui a connu deux saisons de 100 points avec les Saguenéens de Chicoutimi, et qui a été capitaine de l’équipe en 2006-2007.
C’est pourquoi les Sags lui ont rendu le plus bel hommage possible pour un joueur de leur organisation, vendredi soir au Centre Georges-Vézina de Chicoutimi, alors que son chandail numéro 15 a été retiré avant la rencontre contre les Remparts de Québec.
C'est fait!
Le chandail #15 de David Desharnais est maintenant retiré, à tout jamais, par les Saguenéens! 🫐🫐🫐@SagueneensLHJMQ #GoHabsGo #NYR #LetsGoOilers pic.twitter.com/Z5qqiE9mdO
— Ligue canadienne de hockey (@LCHhockey) March 16, 2024
«C’est vraiment plaisant de recevoir tout ça, a réagi Desharnais quelques minutes après la cérémonie. En tant qu’être humain, nous allons tous mourir un jour, et si nous sommes capables de laisser quelque chose à jamais de notre vivant, c’est toujours spécial. J’espère que ça demeurera au plafond pendant longtemps.»
D’ailleurs, pendant quelques minutes, l’ambiance ressemblait quelque peu à une bonne vieille soirée au Centre Georges-Vézina, quelque part entre 2003 et 2007.
À l’autre bout de la patinoire (les bancs au Centre Georges-Vézina se font face-à-face), les ennemis jurés des Saguenéens : les Remparts de Québec. Et les spectateurs étaient particulièrement bruyants afin d’encourager leur numéro 15.
«Mais il n’y a rien qui bat une victoire au Colisée (Pepsi, à Québec), contre les Remparts!», a-t-il lancé, à la blague, sous les applaudissements nourris de la foule.
Gagner à Chicoutimi
En quelque sorte, Desharnais est l’un des, sinon le visage le plus marquant des Sags durant les années 2000. Il est septième meilleur pointeur dans l’histoire de la concession, avec 374 points. Dans le Top 15, il est le seul à se retrouver là ayant joué au 21e siècle, avec Maxime Boisclair et Stanislav Lascek – ses compagnons de trio de 2003 à 2006. Et pour les aides, il est cinquième, avec 248.
Le natif de Laurier-Station, au Québec, a surtout aidé les Sags à se sortir d’une série noire. Après leur participation à la finale de la LHJMQ, 1996-1997, ils n‘ont gagné aucune série lors des six années suivantes.
Tout ça, jusqu’à la première saison de Desharnais au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en 2003-2004. Son match le plus mémorable pour lui dans la LHJMQ est d’ailleurs survenu le 30 mars 2004. Les Saguenéens avaient alors mis fin à leur disette, grâce à une victoire de 4-3 pour éliminer les Foreurs de Val-d’Or en sept matchs.
«À partir de ce moment-là, tous les autres matchs des séries avaient été incroyables, s’est souvenu la vedette de la soirée de vendredi. Il y avait de l’émotion tous les matchs, avec environ 4500 spectateurs chaque soir. À partir de ce moment-là, ça a toujours été un peu semblable jusqu’à la fin de mon séjour.»
Une haie d'honneur signée @SagueneensLHJMQ ! 😇
Une soirée qui se termine bien pour David Desharnais. #GoHabsGo #LetsGoOilers #NYR pic.twitter.com/sGpKBlYBXi
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Desharnais et Verreault, amis pour la vie
C’est aussi lors de son premier camp d’entraînement avec l’Équipe du royaume qu’il a rencontré celui qui allait devenir l’un de ses meilleurs amis : le «maire de Verreaultville», Francis Verreault-Paul. Un autre visage populaire de l’équipe à l’époque, en tant que natif de Mashteuiatsh, communauté autochtone située au Lac-Saint-Jean.
D’ailleurs, Verreault-Paul était aux premières loges lors de la cérémonie.
«Je l’ai connu lors de ma deuxième journée de mon premier camp, a raconté Desharnais. Nous avons vécu pleins de choses ensemble, autant sur qu’à l’extérieur de la glace. C’est peut-être parce que je venais de la région de Québec, et que lui venait de Mashteuiatsh. Tous les deux, nous n’étions pas dans nos villes.
«C’est mon frère, le gars sur lequel je pouvais compter. C’est encore le cas aujourd’hui. Nous avons vécu des choses extraordinaires ensemble.»
La soirée de vendredi au Saguenay a également été spéciale pour toute la famille. Celui qui a joué pour les Canadiens, les Oilers d’Edmonton et les Rangers de New York dans la LNH était notamment heureux que ses deux garçons puissent vivre cet événement. Sa mère, Gaétane, était très émotive pendant le discours de son fils.
D’ailleurs, Desharnais avait une belle pensée pour ses parents, qui l’ont aidé à un moment où il en a eu grandement besoin pendant son enfance.
«Ma mère a toujours été avec moi, elle n’a jamais arrêté, a-t-il reconnu. Nous n’avions pas beaucoup d’argent, mais il y a toujours des sacrifices derrière tout joueur de hockey. Que ce soit pour le transporter au hockey, ou pour payer. Sans eux, je ne serais pas ici aujourd’hui.»