Québec-Rimouski, la finale rêvée

Les jeux sont faits; la finale de la LHJMQ pour l’obtention de la Coupe du Président mettra aux prises de vieux rivaux, les Remparts de Québec et l’Océanic de Rimouski. Celui-ci a frôlé la barre des 100 points au cours de la saison (99). Il a été dominant à domicile et régulier sur la route. Les Remparts, de leur côté, ont été redoutables au Colisée Pepsi, mais plus fragiles à l’extérieur. Par contre, en séries, ils ont remporté six des sept rencontres disputées en territoire hostile. La troupe de Serge Beausoleil a gagné cinq des huit parties impliquant les deux formations en saison régulière, en dominant 31-27 au chapitre des buts comptés. Les deux formations ont peu de secrets l’une pour l’autre. C’est Philippe Boucher qui a engagé Beausoleil à titre d’entraîneur-chef de l’Océanic en 2011. « Les deux clubs vivent une rivalité naturelle depuis déjà plusieurs années et elle va se poursuivre. C’est vrai que j’ai beaucoup de respect pour ces gens-là, avec qui j’ai eu du plaisir à travailler. Nous avons le même objectif, Serge et moi: remporter la Coupe du Président avant de passer à une autre étape. »

Même son de cloche du côté de Beausoleil. « Être en finale contre nos rivaux naturels, c’est bon pour la ligue, pour les deux équipes et pour les partisans. À ceux qui soulignent que notre participation à la finale était prévue, je répondrai que nous avons dû composer avec près de 300 jours de blessures et que nous avons mérité le titre de la saison régulière à l’arraché. Je lève mon chapeau à mes joueurs, tout le mérite leur revient. C’est difficile pour des jeunes de 16 à 20 ans de se faire dire qu’ils ont tout pour l’emporter. Ça va à l’encontre de ce qui se passe sur la glace alors que ce sont les efforts qui sont récompensés. »

L’Océanic, le choix des parieurs

Selon les experts, l’Océanic est favori pour l’emporter. Est-ce stressant ou stimulant pour un entraîneur? « Je n’aborde pas la situation de cette façon-là, explique Serge. Moi, je préfère parler de contexte qui nous apporte un certain challenge. Tu joues au hockey pour vivre ce genre de moments. C’est un formidable enjeu qui se présente à nous. »

Pour le défenseur Charles-David Beaudoin de l’Océanic, le mot « favoris » ne veut pas dire grand-chose. « Je ne vois pas pourquoi nous le serions, il faut gagner quatre parties, et jouer contre les Remparts, ce n’est jamais facile. Ils ont une offensive redoutable, mais de notre côté, nous nous faisons une fierté de bien jouer défensivement. Ce sera la tâche des six gars sur la glace. Nous aurons besoin de l’implication de tous sur la patinoire. C’est peut-être un cliché, mais il va falloir jouer notre meilleur hockey de la saison. » Situation partagée par un autre arrière, Nikolas Brouillard, des Remparts de Québec. « L’Océanic est perçu comme la meilleure équipe du circuit Courteau. Ils sont bien équilibrés, mais nous n’avons rien à envier à personne. Depuis la fin de la première ronde, nous jouons notre meilleur hockey de toute la saison. C’est vrai que nous nous cherchions un peu après les Fêtes, mais là, nos meneurs se sont levés pour nous regrouper. Pour vaincre l’Océanic, il va falloir profiter de nos chances et bien jouer dans notre zone. »

Une équipe en progression

Les Diables rouges, après une première série difficile, n’ont laissé que des miettes à leurs adversaires. « Nous avons vu l’équipe progresser tous les jours et je ne suis pas surpris. Nous avons subi test après test et le club a toujours bien réagi. Il est impératif de poursuivre dans cette veine. Il ne faut pas se le cacher, nous devions être à notre meilleur au printemps et c’est ce qui arrive. Si nous avions principalement deux joueurs à surveiller contre Moncton, c’est différent contre Rimouski. Ils ont un club très équilibré et il va falloir faire attention aux détails », explique le mentor des Remparts. On a l’impression qu’Anthony Duclair, tout comme son équipe, a retrouvé sa vitesse de croisière au bon moment. Que pense-t-il de cette affirmation? « Effectivement, les choses se replacent dans mon cas et c’est vrai que ça a pris un certain temps avant que la chimie s’installe dans l’équipe, mais depuis notre victoire dans le septième match contre le Cape Breton, nous sommes devenus des frères. Il ne faut pas oublier qu’il y a plusieurs jeunes joueurs dans notre équipe alors c’est aux vétérans de leur montrer le chemin. Je le dis et le répète depuis le tout début, nous ne voulons pas accéder au tournoi de la Coupe Memorial en tant que ville hôtesse, mais à titre de détenteurs de la Coupe du Président. »

Un peu de reconnaissance au passage. « Je crois que Philippe a beaucoup de mérite dans ce qui arrive aux Remparts, car ce n’est pas évident d’installer une bonne communication lorsque tu insères tant de nouveaux joueurs dans ton alignement», ajoute Beausoleil. Pour le capitaine de l’Océanic, Alexis Loiseau, l’heure n’est pas aux grands discours. «Contre une formation aussi talentueuse que celle des Remparts, l’objectif est de garder les choses simples et de jouer du hockey serré. Nous devons éviter les surnombres, c’est le message que je vais passer aux joueurs. Concentrons-nous sur le travail que nous avons à faire. Nous avons une équipe assez mature, il faut donc que les plus jeunes profitent de notre expérience. Si nous engorgeons le banc des punitions, nous nous tirons dans le pied. Ça peut être mortel de laisser à une formation si puissante l’occasion de déployer son attaque à cinq. » Peu importe le vainqueur de cette série, ce sont les amateurs qui en sortiront gagnants.

Calendrier

Face à Face

Statistiques des équipes