Philip-Michaël Devos: une force de la nature!
BOUCHERVILLE, le lundi 27 décembre 2010 – Passer à travers des épreuves difficiles, ça nous rend plus fort! Et bien parlez-en à Philip-Michaël Devos, capitaine des Tigres de Victoriaville. L’an dernier, il n’avait parlé à personne de l’organisation que sa mère était atteinte d’un cancer du sein. Aujourd’hui, il est un jeune homme avec une force de caractère incroyable et il est prêt à affronter la vie et ses nombreux obstacles qu’elle mettra devant lui. Rencontre avec une force de la nature.
En tant que joueur de la LHJMQ depuis 5 saisons, qu’est-ce que la ligue t’a apporté en tant que joueur de hockey, mais aussi en tant qu’individu?
“Au niveau hockey, elle m’a permit de me développer dans mon style de joueur. J’ai pu améliorer mes défauts et peaufiner mes qualités. Je peux ainsi me dépasser jour après jour avec le but ultime de devenir un meilleur joueur de hockey et accéder à un niveau supérieur. L’esprit d’équipe et de famille que nous avons entre nous, nous permet de créer des liens avec certaines personnes qui ne seront jamais brisés. Il y a plusieurs choses importantes dans notre développement personnel qui viennent avec le fait de jouer au hockey dans la LHJMQ. La première est sans aucun doute l’obligation de quitter la maison familiale à un très jeune âge. Cette situation permet à tous les joueurs de développer plusieurs qualités essentielles qui serviront dans la vie de tous les jours. Que ce soit l’autonomie, la discipline et le respect, le hockey nous enseigne ce que la vie est et ce qu’elle sera pour les années à venir. Le hockey est comme une école de la vie; on apprend à se débrouiller seul. Il y a toujours des moments qui sont plus difficiles, des journées où les choses ne se passent pas comme prévu, il faut donc se retrousser les manches et trouver des moyens pour sans sortir et continuer à avancer.”
Malgré tes nombreuses années d’expérience dans la LHJMQ, comment gère-t-on la pression d’avoir son nom dans les rumeurs d’échange aussi fréquemment depuis quelques semaines? Comment vis-tu cela?
“À vrai dire, il n’y a pas beaucoup de choses que je puisse faire. Je ne peux pas contrôler ce qui se dit et les rumeurs qui sortent. Je me concentre tout simplement sur mon jeu à moi, dans le but d’aider mon équipe à gagner et de poursuivre mon cheminement de hockeyeur. Pour le reste, seulement le temps me dira ce qui va se produire, mais je ne décide de rien. Je profite de chaque moment qui passe, car une carrière junior ça passe vite.”
Tu n’as toujours pas été repêché ou attitré à une équipe de la LNH. Quels sont tes plans pour les prochaines années?
“Dans la même optique que les échanges, j’y vais un jour à la fois. L’important pour le moment est de jouer comme je suis capable de le faire, et ce, soir après soir. Je désire finir la saison comme je l’ai commencé afin de forcer la main des équipes professionnelles. Je suis satisfait de ma première moitié de saison, je vais profiter du temps de fêtes pour reprendre mes forces afin de terminer la saison du bon pied et espérer avoir un appel d’une équipe de la LNH. Si les choses ne fonctionnent pas comme prévu, j’aurai plusieurs options qui s’offriront à moi, mais pour l’instant je savoure chaque moment et je me concentre sur mon jeu.”
Si tu ne pouvais plus jouer au hockey, quel autre métier aimerais-tu occuper?
“J’ai plusieurs idées en tête. J’aimerais bien être enseignant, car j’adore les enfants. J’aimerais aussi devenir architecte afin de construire de superbes maisons. Et la troisième possibilité serait coroner. Le fait d’essayer de comprendre et d’élucider des crimes me passionne beaucoup.”
Quel joueur de la LNH pourrait-on te comparer? À qui tu aimerais ressembler et qui t’inspire tout particulièrement? Pourquoi?
“J’aime bien regarder jouer Henrik Zetterberg des Red Wings de Detroit. Je trouve que mon style de jeu s’apparente au sien. Il n’est pas le joueur le plus gros et le plus physique, 6 pied- 190 lbs mais il est très bon pour protéger la rondelle dans le fond du territoire adversaire, il a de bonnes mains, il est un joueur de centre qui est aussi efficace offensivement que défensivement, il n’a pas le meilleur coup de patin au monde, mais il est extrêmement intelligent et il possède une vision du jeu exceptionnelle. Il est définitivement un de mes modèles dans la LNH. Il travaille fort à tous les matchs et à toujours démontrer de la détermination lui qui avait été repêché tard en 7ieme ronde en 1999. Malgré toutes ces ressemblances je ne suis pas aussi bon que cet ancien gagnant de la Coupe Stanley, mais il est un exemple à suivre pour moi.”
L’an dernier, tu as vécu une situation particulièrement délicate et difficile : ta maman a combattu un cancer du sein. Que penses-tu de l’implication sociale de la LHJMQ à ce niveau?
“Cela n’a pas été facile pour moi. Peu importe l’âge que nous avons, il n’est jamais facile d’accepter que sa mère soit atteinte du cancer. Nous n’en avons qu’une et elle est plus qu’importante. Je n’ai jamais parlé de sa maladie aux gens de l’organisation des Tigres, car je croyais que c’était un événement et un défi personnel à relever seul. Cette étape de ma vie n’a pas été facile pour moi, mais ma famille et moi avons passé au travers et j’en suis très fier. Je suis assurément une meilleure personne et une personne plus forte à cause de cette épreuve.”
Apprends-nous quelque chose que peu de personnes savent de toi! As-tu des talents cachés?
“Je suis un bon joueur de hockey, mais je suis tout aussi bon au soccer. J’ai participé aux sélections régionales à Rimouski en tant que joueur sous-âgé (nous étions deux jeunes de 12 ans qui jouaient avec les 13 ans). J’ai été ensuite capitaine de l’équipe de Richelieu-Yamaska aux Jeux du Québec à Thetford Mines. J’aurai fort probablement participé aux Jeux du Canada à Vancouver, mais j’ai décidé de poursuivre ma carrière de hockeyeur.”
As-tu un mot à rajouter pour conclure?
“Pourquoi pas! Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont aidé de proche ou de loin à devenir la personne et le joueur que je suis aujourd’hui. Merci beaucoup à tous!!!!”