La longue route de Jordan Spence
La jeunesse de Jordan Spence a été rythmée par trois thèmes récurrents ; se déplacer, s’adapter au changement et montrer un penchant pour le sport qu’il aime. Cette saison a donc été le reflet de tous ces aspects de ses jeunes années.
Pour Spence, qui est arrivé à Cornwall, Î.P.-É. à l’âge de 14 ans après avoir vu le jour en Australie et un séjour au Japon, où il a été initié au hockey, l’automne 2020 l’a vu faire de Moncton son nouveau point de départ. C’était également son point de départ pour tout recommencer après que la pandémie de COVID-19 ait rayé tout espoir d’un long parcours en séries éliminatoires pour une puissante équipe des Wildcats au printemps dernier.
« Nous avions connu une excellente deuxième moitié de saison (à Moncton) et il y avait beaucoup d’excitation, mais la COVID a frappé et on n’avait aucun contrôle sur les choses », se souvient Spence. « Après avoir entendu que les séries éliminatoires seraient annulées, c’était dévastateur. Nous avions un très bon groupe de gars. »
Spence, vainqueur du trophée Émile-Bouchard de l’an dernier en tant que meilleur défenseur de la LHJMQ, est passé d’un des meneurs à la ligne bleue des Wildcats au meneur du club en début de saison, procurant plusieurs victoires à une équipe qui avait connu un profond roulement de personnel.
Cela, et toutes les réalisations qui l’ont précédé, ont suffi pour que Spence se mérite une invitation au camp d’Équipe Canada avant le Championnat mondial junior 2021 de l’IIHF à Edmonton, en Alberta. Cette audition s’est transformée en une place au sein de l’alignement qui, à son tour, est devenue une médaille d’argent. Et à partir de là, c’était à nouveau sur la route ; cette fois vers Val-d’Or et l’une des puissances de la ligue cette saison.
Dans une année où l’adaptabilité est un mode de vie pour tout le monde, Spence ne fait certainement pas exception. De joueur à tout faire à Moncton à joueur de soutien à Edmonton à pièce manquante à Val-d’Or, la sélection des Kings de Los Angeles en 2019 a tout vu, d’une manière que peu de gens ne verront plus jamais, dans un laps de temps relativement court.
« J’ai beaucoup voyagé cette année », souligne Spence avec un petit rire. « Ils ont une excellente organisation à Moncton. Ensuite, faire Équipe Canada, c’est le rêve de tous les enfants. J’ai eu beaucoup de chance de jouer au Mondial Junior. J’ai aussi eu la chance de me retrouver à Val-d’Or. Les styles et les méthodes étaient très différents, mais j’ai juste dû m’adapter selon mon rôle au fur et à mesure que ma situation changeait. »
Face à tous ces changements, n’importe qui se compterait chanceux de retrouver un peu de stabilité, que ce soit sur ou en dehors de la glace. Dans le cas de Spence, il n’avait pas besoin de chercher plus loin qu’au bout du banc ou sur la patinoire pour voir un visage familier qui l’a accueilli à Moncton, Edmonton et, maintenant, Val-d’Or.
« Quand j’ai reçu l’appel disant que j’avais été échangé à Val-d’Or, (Jakob) Pelletier était là avec moi, donc il savait tout lui aussi », explique Spence. « Nous étions vraiment excités d’être à nouveau coéquipiers. En fait, je vis avec lui dans la même famille de pension à Val-d’Or. C’est mon bon ami. On est un peu comme des frères, ensemble à Moncton, au Mondial Junior et maintenant à Val-d’Or. C’est vraiment cool. »
« C’est aussi une deuxième chance d’aller chercher la Coupe avec Jakob », ajoute-t-il. « Nous avons partagé ces mêmes émotions ensemble l’an dernier à Moncton. C’est donc excitant d’essayer à nouveau de gagner cette Coupe. »
Bien sûr, Spence et Pelletier ne sont pas les seuls joueurs étoiles amenés en Abitibi pour ramener à la maison ce qui pourrait être la quatrième Coupe du Président du club. L’importation de talent orchestrée par le directeur général Pascal Daoust a procuré un véritable trésor de jeunes athlètes talentueux et enthousiastes.
« Quand j’ai vu les échanges pour (Samuel) Poulin, (Nathan) Légaré et (Xavier) Bernard, j’ai immédiatement pensé à tout le leadership », dit Spence. « Ce sont des gars qui ont été capitaines. Lorsque nous sommes tous arrivés à Val-d’Or et que nous avons commencé à pratiquer, cette expérience nous a vraiment aidé. Nous n’avons jamais ralenti le rythme depuis le début de la deuxième moitié de campagne. Le succès que nous avons eu en saison régulière a montré le leadership de nos joueurs et que nous savions comment faire le travail. »
C’est un travail qui comporte un ensemble unique de défis en 2021. C’est aussi un travail que Spence apprécie et qui le force à rester humble.
« Il y a beaucoup de travail devant nous », souligne-t-il. « Victoriaville a une excellente équipe et ils l’ont démontré. Mais si nous parvenons à gagner, ce serait la joie et le bonheur de nous réunir en équipe et de dire « nous avons réussi ». Nous attendons ce moment avec impatience depuis longtemps. Si nous faisons notre travail et sommes préparés chaque jour, nous pouvons y arriver. Espérons que nous pourrons vivre ce moment ensemble. »
Après avoir voyagé autant et avoir vécu d’innombrables émotions en cours de route, Spence ne fait maintenant qu’espérer que son retour jusqu’à Val-d’Or se fasse aux côtés de la Coupe du Président.