Des années magiques et des moments tragiques pour Réginald Savage
Quand on regarde la feuille de route de Réginald Savage, on ne peut qu’admirer sa carrière.
Il a littéralement mis la Ligue de hockey Midget AAA (maintenant la Ligue de hockey M18 AAA) dans sa poche arrière avec des productions de 64 et 139 points en deux saisons avec les Riverains du Richelieu.
Il a poursuivi sur cette même lancée avec les Tigres de Victoriaville, où il a dominé entre 1987 et 1990 avant de voir son chandail être retiré par l’organisation quelques années plus tard. L’attaquant a été un choix de première ronde (15e au total par les Capitals de Washington), a joué dans la LNH, dans la LAH et en Europe, dans les plus belles villes de la Suisse et d’Italie.
« J’ai visité de beaux endroits en Europe qui m’ont aidé dans mon après-carrière », a mentionné Savage. « J’ai augmenté mon bagage de connaissances et découvert de très beaux coins de pays sur le vieux continent. »
En parlant de son temps avec les Tigres de Victoriaville, celui qui est aujourd’hui âgé de 51 ans devient comme un garçon dans un magasin de bonbons tellement il a du bonheur dans les yeux en cherchant dans ses souvenirs. L’ailier droit y a fait la pluie et le beau temps avec des campagnes de 122, 113 et 94 points.
« Je quittais la maison une première fois et c’est avec les Tigres que je suis devenu un adulte », reconnaît-il. « L’équipe venait d’arriver dans les Bois-Francs après un déménagement de Longueuil et c’était à nous de définir l’identité de cette équipe. J’ai eu Gilbert Perreault et Guy Chouinard comme entraîneurs là-bas et ces deux hommes m’ont aidé énormément. »
Dans la LHJMQ, Savage était évidemment le point de mire de ses adversaires lors des plans de matchs. Il se faisait suivre pas à pas sur la glace. Avec son flair offensif, le moindre moment d’inattention pouvait être dévastateur pour l’autre équipe. Même les partisans tentaient de le déranger par moment.
« Je me suis fait lancer des bananes à Chicoutimi et j’ai entendu des commentaires qui n’étaient pas super gentils », affirme l’ailier droit. « Ce genre d’attaque me motivait à devenir meilleur, ça me donnait une autre raison pour exploser sur la patinoire. »
Heureusement, l’ancien prodige avait une carapace assez dure et ne prenait pas ces attaques personnellement.
« Je ne pouvais pas contrôler ce que les gens me disaient et leurs insultes n’affectaient en rien mon jeu », avoue-t-il.
Selon lui, le travail pour lutter contre le racisme est encore énorme.
« Il y aura un très grand pas de franchi quand on nommera des entraîneurs ou des directeurs généraux noirs », soutient le Montréalais d’origine. « En ce moment, le sport est gouverné par des personnes de race blanche. Les gens dans des positions d’autorité doivent faire confiance à des personnes noires, ça aidera à changer les mentalités. »
De nos jours, Savage travaille pour le département de la sécurité de la chaîne d’hôtels Marriott, dans la région de Los Angeles. Même s’il a pris sa retraite du hockey professionnel en 2005, il a toujours le bien-être de son sport à cœur.