Dawson Mercer veut prendre les choses au jour le jour
C’est un dimanche après-midi ; le quatrième jour du Championnat mondial junior 2020 de l’IIHF à Ostrava et Trinec, en République tchèque. C’est jour de congé pour Équipe Canada. Mais ce ne l’est pas vraiment.
Peu importe, qu’il y ait un match à disputer ou non, quand vient le temps de parler de ce pays, et surtout de ce tournoi, le programme national ne prend aucun jour chômé.
Pour Dawson Mercer, dont l’ascension météorique qui l’a menée vers les échelons supérieurs du hockey junior canadien est une des plus belles histoires du tournoi jusqu’ici, cette mentalité lui va à merveille. Après tout, c’est cette même poursuite vers l’excellence quotidienne qui l’a menée jusqu’en Europe en premier lieu.
« J’essaye seulement de m’améliorer à chaque jour », explique Mercer. « De plus, même quand je ne suis pas à l’aréna, j’essaye d’être une meilleure personne. C’est très important pour moi. Je veux seulement être meilleur aujourd’hui que je l’étais le jour d’avant. »
C’est une devise parfaite pour un gars dont le nom circule de plus en plus dans le monde du hockey junior avec chaque journée qui passe.
Les partisans qui suivent la LHJMQ connaissent le nom de Mercer depuis quelques temps déjà. Sélectionné au huitième rang du Repêchage LHJMQ de 2017 par les Voltigeurs de Drummondville, l’ailier natif de Bay Roberts, à Terre-Neuve, s’est pleinement épanoui avec les puissants Volts l’an dernier. Il a maintenu une moyenne de près d’un point par match au sein de la meilleure offensive de la ligue.
Malgré tout, ce n’était pas suffisant pour mettre Mercer sur le radar d’Équipe Canada pour son camp d’évaluation estival. Comme plusieurs des choses qui se sont déroulées au cours de sa jeune carrière – bonnes ou mauvaises – Mercer ne s’est pas laisser abattre par la nouvelle.
« Beaucoup de progrès peut arriver en très peu de temps », dit-il. « Même si je n’ai pas été invité au camp estival, je savais qu’il restait plusieurs mois avant le début du tournoi. De la manière que je voyais ça, si je continuais d’y consacrer mon temps et de rester sur le droit chemin, l’opportunité allait se présenter à moi. Évidemment, mon excellent départ à Drummondville et ensuite à la Série Canada-Russie CIBC ont aidé à me rendre jusqu’ici. »
Ce solide départ avec Drummondville – 42 points en seulement 26 rencontres – a aussi aidé à maintenir les surprenants Voltigeurs dans la première moitié du classement général. Ajoutez à l’équation la solide performance à la Série Canada-Russie CIBC ci-haut mentionnée, en plus d’une cote de « A » par la Centrale de recrutement de la LNH pour le repêchage de 2020, et l’appel de Hockey Canada semblait être la prochaine étape logique pour Mercer.
Cet appel, incidemment, est un moment que Mercer a encore de la misère à exprimer avec les mots justes. Bien qu’il se démarque quand il pratique son sport, une simple conversation avec le jeune de Bay Roberts révèle chez lui certaines des caractéristiques propres aux natifs de Terre-Neuve – un calme et une humilité combinés avec un grand sentiment de fierté – presqu’aussi rapidement que son ascension des derniers mois.
Demandez-lui comment il se sent d’être le premier terre-neuvien à jouer dans le tournoi dans la dernière décennie, et on peut pratiquement l’entendre sourire au-travers le téléphone.
« C’était un de mes plus grands objectifs de me retrouver au sein de la formation », Mercer a fièrement commenté. « Venant d’un petit village comme celui de Bay Roberts, j’ai reçu plusieurs appels et messages textes qui souhaitaient bonne chance à l’équipe et moi. C’était un vrai sentiment d’accomplissement. Je ne peux pas expliquer les émotions qui te traversent quand tu reçois des nouvelles du genre. C’est un honneur de représenter mon pays et de porter l’unifolié. »
Mercer n’a pas à chercher bien loin en République tchèque pour se rappeler d’où il vient ; sa mère, son père et leurs autres enfants ont fait le voyage avec lui. « Ce n’était pas une décision difficile pour eux de sauter sur un avion pour venir me rejoindre ici! », dit-il en riant.
Tout cela soutient le fait que Mercer n’a aucune misère à se rappeler où il a fait ses débuts. Et cela est aussi vrai pour sa ville d’origine que pour sa ville de hockey junior.
« Lorsque je me suis fait repêcher je voulais garder mes options ouvertes, mais je m’étais aussi promis de m’investir à temps plein si jamais j’allais au camp [des Voltigeurs]. Je suis ravi de l’avoir fait. C’est de l’expérience incroyable que j’ai acquise à Drummondville. Je n’échangerais pas mon temps dans la LHJMQ contre rien au monde. »
Mais avec tout le succès que connaît Mercer cette année, la route demeure encore longue. Une fois les demandes de Hockey Canada terminées, c’est un retour à la LHJMQ et potentiellement un long parcours en séries éliminatoires qui l’attendent, et ce, peu importe où il se retrouvera car plusieurs rumeurs de transactions circulent à son sujet. Après ça, il passera aux préparatifs pour le Repêchage de la LNH.
Peu importe ce que le futur lui réserve, la mentalité de Mercer reste non seulement inébranlable. Et cette dernière pourrait s’avérer être une arme utile pour lui et ses coéquipiers canadiens alors qu’ils continuent de faire face à de la pression de tout bord tout côté.
« J’essaye de garder les choses en perspective », souligne-t-il. « Je ne mets pas trop d’emphase sur le long terme. Il y a des choses sur lesquelles on n’a aucun contrôle et qu’on ne peut changer. Pour moi, je veux continuer de pratiquer le sport que j’aime et espérer m’améliorer à chaque présence de chaque match. »
Avec une mentalité de fonceur de la sorte, vous pouvez parier tout de suite que nous verrons davantage de présences impressionnantes et de matchs spectaculaires de la part de Mercer dans les années à venir.