Alex Dostie sur les traces de Mathieu Perreault
Les comparaisons avec Mathieu Perreault suivent Alex Dostie depuis ses premières années de hockey mineur.
C’est peut-être parce qu’ils sont tous les deux originaires de Drummondville et qu’ils ont joué pour les Cantonniers de Magog dans la Ligue midget AAA du Québec. Ou encore parce qu’ils ont sensiblement la même taille. À moins qu’on parle de talents similaires?
Toujours est-il que Benoît Groulx a évoqué le nom de Mathieu Perreault dès que les Olympiques de Gatineau ont repêché Alex Dostie au premier tour du repêchage de la LHJMQ en 2013. «Mathieu Perreault était le joueur que nous voulions repêcher au troisième rang du repêchage de 2005. On ne voulait pas qu’un joueur semblable nous échappe encore», avait expliqué Benoît Groulx à la séance de sélection de Chicoutimi.
En 2005, Perreault était sorti au deuxième rang de la première ronde. Au troisième rang, les Olympiques avaient repêché Colin Escott qui n’a joué qu’une saison à 16 ans et seulement quatre parties à 17 ans avant d’abandonner le hockey.
Perreault, lui, avait inscrit 18 buts et 52 points à sa première année dans la LHJMQ avant d’ajouter des saisons de 119 points et 114 points à 18 et 19 ans avec le Titan d’Acadie-Bathurst.
Alex Dostie a fait le saut dans la LHJMQ à 16 ans. Il était un an plus jeune que Perreault à ses débuts dans le circuit Couteau. Perreault, qui porte aujourd’hui les couleurs des Jets de Winnipeg, n’avait pas joué midget AAA à 15 ans. Il avait plutôt brûlé le circuit midget espoir.
À sa deuxième saison chez les Olympiques de Gatineau, Dostie est en voie d’égaler la production de Perreault au même âge. Dostie a déjà atteint le plateau des 20 buts à 17 ans et s’il continue d’amasser des points au même rythme, il devrait finir la campagne avec 50 points (il est rendu à 41 points après 56 matches).
Habitué d’être comparé à son illustre concitoyen drummondvillois, le jeune joueur des Olympiques est quelque peu gêné quand vient le temps d’en parler.
«Je ne me compare pas à lui, même si c’est plaisant d’être comparé à un bon joueur de la Ligue nationale. J’aime mieux être moi-même. Quand j’étais jeune, les gens disaient souvent que je lui ressemblais à cause de mon style de jeu.»
Chez les Olympiques, Benoît Groulx n’en démord pas. Son joueur de centre numéro un suit exactement la courbe de progression anticipée.
«On espérait qu’il récolte une cinquantaine de points cette année et il se dirige vers cela. C’est un joueur qui nous amène de la vitesse et de bonnes habiletés. Tout le monde pense qu’il est petit, mais il ne l’est pas tant que ça. Il est rendu à 5’10’’. Il doit utiliser sa vitesse pour aller au filet et déplacer la rondelle. La journée où il aura pleinement confiance en ses moyens, il va faire la différence sur la glace.»
Ennuyé par une blessure à l’épaule qui a limité son entraînement pendant l’été, l’ancien des Cantonniers n’a pas connu le début de saison souhaité, mais Benoît Groulx savait que son protégé mettrait du temps avant de prendre son envol.
Aujourd’hui, Alex Dostie ne montre plus de signes de cette blessure. Il est d’ailleurs un des trois seuls joueurs des Olympiques à avoir joué les 56 matches du club.
«C’était un de mes objectifs de rester en santé cette année pour montrer que je n’étais pas fragile. En physiothérapie, j’ai travaillé pour renforcer mes épaules.»
Dostie ajoute qu’il aurait aimé commencer l’année avec plus de mordant, mais qu’il est satisfait de son jeu dans les deux derniers mois.
«J’ai pris confiance. Nous avons une bonne équipe et de bons joueurs. Nous avons été touchés durement par les blessures cette année, mais nous commençons enfin à jouer à la hauteur de notre talent.»
Malgré une bonne saison sur le plan offensif, le quatrième compteur des Olympiques n’a pas été retenu sur les listes du Centre de soutien au recrutement de la LNH. À Gatineau, Jean-Gabriel Pageau, un joueur plus petit que Dostie, avait subi le même sort pendant son année de repêchage, mais les Sénateurs d’Ottawa l’avaient quand même repêché en quatrième ronde. Mathieu Perreault avait été un choix de sixième ronde dans la LNH.
«C’est sûr que je veux être repêché. Mon nom n’est pas sur la liste, mais je sais très bien que ça ne s’arrête pas là pour les petits joueurs. Je ne m’attends à rien pour le prochain repêchage, mais je m’inspire d’un joueur comme Tyler Johnson du Ligthning de Tampa Bay. Il n’était pas grand (5’9’’). Il n’a pas été repêché, mais il est maintenant un des meilleurs joueurs de son équipe.»