Succès Shawiniganais : Martin Mondou et le retour au sommet des Cataractes
Rien n’est facile dans le hockey.
Martin Mondou, l’homme qui, en tant que directeur général, a été à la barre des Cataractes de Shawinigan à travers une conquête de la Coupe Memorial et, maintenant, pour une troisième fois en 13 ans, une participation à la finale de la Coupe du Président, a connu tous les hauts et les bas.
Il utilise toute cette expérience dans le but d’offrir à la plus ancienne franchise de la ligue son tout premier titre.
“Il y a quatre ans, j’ai dit à notre personnel que nous allions maximiser notre développement parce que nous n’aurons pas autant d’atouts que certaines autres équipes”, se souvient Mondou. “Pour l’instant, cela porte ses fruits. Cela prouve que du bon travail a été fait au fil des ans.”
La capacité de tirer le meilleur des joueurs qui débarquent à Shawinigan est devenue, au fil du temps, la marque de commerce des équipes et du personnel assemblés par Mondou. Avec des joueurs comme Anthony Beauvillier, Samuel Girard et Simon Benoit qui atteignent la LNH, le défi consiste à tirer le maximum d’eux en tant que joueurs juniors, avant qu’ils ne fassent le saut parfois précoce dans les rangs professionnels.
“La seule chose que je peux dire est que je suis vraiment fier de la façon dont notre organisation a développé les joueurs au fil des ans”, souligne Mondou. “Nous avons perdu quelques bons joueurs au cours de cette période, nous n’avons pas toujours eu autant de choix que certaines équipes pour repêcher ou échanger des joueurs, mais notre personnel a été très bon dans l’aspect développement.”
C’est ce modèle de développement qui a permis aux Cataractes de participer à leur première finale en six ans.
Cette fois-ci, les Cataractes sont menés par deux joueurs sélectionnés au premier tour du repêchage de la LNH, le centre Mavrik Bourque (Stars de Dallas, 2020) et Xavier Bourgault (Oilers d’Edmonton, 2021), qui ont accumulé 44 points en 14 matchs de séries jusqu’à présent.
Lorsque ces noms sont évoqués, Mondou repense à leur première leçon de hockey en séries éliminatoires, en 2019, face aux éventuels champions de la Coupe Memorial, qui étaient de loin les favoris.
“Nous avons affronté Rouyn-Noranda et, avec une bande de jeunes de 16 ans, nous les avons emmenés jusqu’au sixième match du premier tour”, raconte Mondou. “Pour des gars comme Bourque, Bourgault et (le gardien de but Antoine) Coulombe, ils ont goûté au sentiment de la victoire.”
Ils ont aussi eu le goût de la défaite inattendue. L’an dernier, dans l’environnement protégé des séries de 2021, l’équipe a été vaincue en cinq parties par une formation négligée de l’Océanic de Rimouski.
“(Rimouski) avait un très bon club de hockey et ils l’ont encore prouvé cette année”, explique Mondou. “C’était une bonne leçon pour nous, tout comme en 2012, lorsque nous avons perdu contre Chicoutimi au deuxième tour (avant de remporter la Coupe Memorial en tant qu’équipe hôte). Nous avons appris à travers tout ça, c’est ce qui compte.”
“L’an dernier, (nos joueurs) ont réalisé à quel point ils doivent travailler pour gagner en séries et comment ils doivent s’impliquer, alors c’est une combinaison de ces deux expériences qu’on voit aujourd’hui”, poursuit-il. “Ils ont grandi grâce à cela et l’ont intégré dans leur jeu pour ces séries.”
Le noyau qui a surpris les Huskies il y a trois ans a depuis été complémenté par un certain nombre d’ajouts clés, dont deux vétérans acquis par transaction, l’ailier Pierrick Dubé et le défenseur Zachary Massicotte.
“(Dubé) est un gars de caractère et un gars de grandes occasions”, dit Mondou au sujet du joueur qui a éliminé son ancienne équipe, les Remparts de Québec, grâce à un tour du chapeau lors du cinquième match de la demi-finale. “Chaque équipe a besoin d’un gars comme Pierrick pour gagner un championnat. Il n’est qu’un morceau du casse-tête et tout le monde fait son travail, mais il a marqué de gros buts pour nous, il est génial sous pression et il complète très bien notre équipe.”
“Beaucoup de gens ont critiqué l’échange pour Massicotte l’année dernière, mais nous savions qu’avec lui, c’était une transaction sur deux ans”, rappelle Mondou. “Nous savions qu’il serait de retour en tant que joueur de 20 ans cette année et qu’il serait une pièce importante du casse-tête. Il est originaire de Shawinigan et il est tellement fier de porter le chandail des Cataractes. Il a été tellement incroyable pour nous en séries et il mérite tout le crédit pour le travail qu’il a fait.”
Même s’il a été impressionné par ses vétérans, Mondou n’hésite pas à souligner l’apport de plusieurs jeunes défenseurs qui ont mené la charge pour les Cataractes avec succès.
“Nous avons nos deux vétérans de 20 ans à la défense, mais nous avons aussi (Angus) Booth qui, pour moi, sera l’une des grandes surprises du repêchage de la LNH de cette année”, souligne-t-il. “Ensuite, vous avez (Isaac) Ménard, qui a été notre meilleur pointeur cette année. Et (Jordan) Tourigny vient compléter ce groupe de jeunes ; c’est un joueur qui a du talent et du caractère et qui gère bien toutes les minutes que nous lui donnons. Tous ces jeunes ont été capables de prendre ces grosses minutes et de faire le travail”.
En tant qu’homme qui a connu sa part de succès dans la LHJMQ, il n’est pas trop difficile pour Mondou de souligner ce qui pourrait faire la différence pour que les Cataractes puissent se rendre à Saint John dans les prochains jours.
“J’aime la façon dont ils se préparent”, dit Mondou au sujet de l’équipe qui a rapidement pris une avance de 3-0 dans la série finale. “Ils ont un objectif. J’aime la façon dont ils ont géré cela. Pourtant, personne ne s’attendait à ce que Charlottetown soit facile à battre. C’est une grosse équipe, très bien entraînée, et ce sera un grand défi pour nous d’obtenir cette dernière victoire.”
Lorsque vous avez vu le cycle du hockey junior se dérouler aussi souvent que Martin Mondou, vous savez que la seule chose que vous pouvez faire face à un défi aussi formidable est de l’accepter avant de le relever, tout comme le groupe de joueurs qu’il a assemblé l’a fait.