Tenace sur et en dehors de la glace
La saison de Vincent Deslauriers a pris une tournure inattendue le 14 décembre dernier. Pendant un entraînement hors glace, le numéro 71 du Phoenix de Sherbrooke s’est complètement déchiré le tendon d’Achille du pied droit. Un simple saut à la haie mettait un terme à une saison de tous les espoirs pour Deslauriers dans le but d’être repêché dans la LNH.
« Ça a été dur mentalement au début. Disons que ma motivation en a pris un coup. J’étais triste et je ne voulais pas aller à l’école. L’organisation m’a permis de retourner à la maison durant le temps des fêtes. J’ai pris un peu de recul sur la situation. Maintenant, ça va mieux. Je consacre plus de temps à mes études, je prends un peu d’avance pour les saisons prochaines et j’essaie de me rétablir le plus rapidement possible », explique l’attaquant de 18 ans.
D’ailleurs, Deslauriers est en avance sur l’échéancier prévu. Il devrait savoir dans les prochains jours quand il pourra rechausser les patins à l’entraînement et il n’est pas impossible que le Phoenix puisse compter sur son tenace ailier pour les séries éliminatoires.
L’importance de persévérer
Force est d’admettre qu’une blessure aussi importante force un joueur à revoir quelque peu ses priorités. Sans mettre le hockey de côté, Deslauriers accorde forcément plus d’importance à ses présences en classe.
« L’équipe fait tout pour que ça aille bien à l’école. Quand nous avons un examen, on ne nous empêche pas de rater un entraînement pour s’y consacrer entièrement. L’école demeure le plus important. Maintenant, avec ma blessure, j’ai plus de temps pour étudier et j’en profite », estime l’attaquant natif de Ste-Anne-des-Plaines.
Dyslexique, Vincent doit maximiser ses efforts pour la réussite de son programme scolaire. Conseiller pédagogique du Phoenix, Clovis Langlois-Boucher est à même de constater à quel point Deslauriers doit travailler fort pour réussir tous ses cours.
« Vincent, c’est un étudiant qui doit mettre un peu plus de temps pour réussir. Par contre, il y met beaucoup d’efforts. C’est un jeune homme qu’on supervise maintenant depuis trois ans. Ce fut difficile pour lui au secondaire mais il a persévéré et il a réussi à passer tous ses cours. On l’a aidé du mieux qu’on pouvait mais tout le crédit lui revient. Pour nous, c’est vraiment une belle réussite », se réjouit le pédagogue.
Bref, le profil étudiant du jeune homme est tout à fait semblable à ce qu’on voit de lui sur la patinoire : un persévérant qui travaille fort.
« Ce ne sera jamais facile pour moi à l’école. Pour réussir, je dois travailler fort et ne jamais lâcher. Je suis pareil dans la vie de tous les jours que ce que j’essaie de faire sur la glace. Je ne lâche jamais », réitère Deslauriers.
Un encadrement de tous les instants
Dès le début de la nouvelle concession à Sherbrooke, l’organisation souhaitait offrir le meilleur encadrement possible à ses joueurs-étudiants. Le Phoenix mise sur le Cégep de Sherbrooke situé juste en face de l’aréna, sur le programme sports-études du Triolet au secondaire ainsi que sur les programmes anglophones du Collège Champlain et de l’Université Bishop’s à Lennoxville. L’équipe est donc en mesure d’offrir un amalgame complet sur le plan des études quand vient le temps de convaincre les parents de leur confier leur progéniture.
« Nous essayons d’offrir le meilleur encadrement possible pour les jeunes. Tous les jours après l’entraînement matinal, un autobus amène nos joueurs à l’école. Ceux qui sont au Cégep n’ont qu’à faire quelques pas pour se rendre en classe. On veut leur donner les moyens de réussir, mais c’est à eux par la suite à montrer de l’assiduité et de travailler fort. On leur fournit les outils. C’est à eux de bien les utiliser pour leur réussite scolaire », explique Clovis Langlois-Boucher.
Comme dans toute sphère de la vie, il n’y a encore rien de parfait. Bien sûr que le hockey occupe beaucoup de place pour un joueur junior. Ça prend du travail et une bonne discipline de vie pour réussir.
« Ce que l’équipe prône, c’est de créer un parallèle entre ce qui se passe sur la glace et à l’école. Si un joueur est discipliné et travaille fort en classe, ça va se refléter sur la patinoire », conclut M. Langlois-Boucher.