Où sont-ils maintenant?…en compagnie de Jean Savard
Jean Savard a évolué pendant trois saisons (1974-1977) dans la LHJMQ; sa première avec le Bleu Blanc Rouge de Montréal et les deux suivantes au sein des Remparts de Québec. Il a remporté la Coupe du Président en 1976 en plus d’un titre de championnat des marqueurs la saison suivante grâce à une récolte de 180 points (84 buts et 96 passes). Aujourd’hui, il est actionnaire et pro au club de golf de la Seigneurie à Saint-Hilaire. Nous l’avons retracé dans le but de lui adresser quelques questions.
<i>Quels ont été les faits saillants de votre carrière junior? </i>
« J’ai d’excellents souvenirs de la saison 1975-76. Au terme des séries éliminatoires, nous avons surélevé la Coupe du Président pour ainsi accéder au tournoi de la Coupe Memorial. L’événement était tenu au Forum de Montréal. Par malchance, nous avions perdu notre gardien partant, Maurice Barrette. Les gradins étaient bondés et tous les joueurs avaient des papillons dans le ventre. Par contre, nous jouions chez nous au Québec et bien que nous étions nerveux, c’était extraordinaire de vivre cette expérience. Malheureusement, nous nous étions inclinés face aux Bruins de Westminster en demi-finale. Barry Smith avait d’ailleurs été couronné le joueur le plus utile du tournoi. L’année suivante, j’ai connu toute une saison, terminant au premier rang des compteurs du circuit. »
<i>Par la suite, vous avez évolué professionnellement. Comment s’est fait la transition? </i>
« J’ai été sélectionné par les Blackhawks de Chicago et j’ai signé un contrat de quatre ans dès l’âge de 19 ans. À cette époque, c’était rare de faire le saut du circuit junior à la « grosse équipe » puisque les dirigeants étaient plus soucieux de vendre des billets grâce à leurs « gros noms ». Le talent prenait souvent une place à l’arrière. Cependant, j’avais une grande confiance en mes moyens et je me suis présenté au camp d’entraînement près à m’amuser. J’ai réussi à me tailler une place, bien que je ne jouais pas régulièrement. Plus souvent qu’autrement, je jouais au sein du quatrième trio avec Jean-Pierre Bordeleau et Darcy Rota. Par contre, j’avais atteint mon rêve de jouer dans la Ligue nationale de hockey ! Pour éviter de me verser les bonus prévus à mon contrat, les Blackhawks m’ont retourné dans leur filiale après un peu plus d’une trentaine de matchs. Les têtes dirigeantes de l’équipe m’avaient promis qu’ils me rappelleraient d’ici quelques semaines, mais ce n’est jamais arrivé. À partir de ce moment-là, j’ai perdu confiance et je me suis découragé. J’étais amer eu égard à la politique derrière le hockey. J’ai fini mon contrat avec Chicago et puisque je n’étais pas intéressé à faire carrière dans les mineurs, je croyais bien que c’était la fin. Dès lors, une équipe européenne m’a contacté et j’ai joué là-bas pendant six ans. J’ai bien aimé ça. Pendant mon séjour en Europe, j’ai recommencé à jouer plus sérieusement au golf. »
<i>Comment avez-vous finalement eu l’opportunité au club de golf de la Seigneurie ?</i>
« Lorsque j’étais jeune, j’ai fait un choix entre une carrière au golf ou au hockey. À cette époque, pour percer au golf, il fallait s’expatrier aux États-Unis dans un collège américain pour pratiquer à temps plein. J’ai choisi le hockey car c’était ma passion. À mon retour d’Europe, j’ai eu une opportunité au terrain de golf de Napierville. Par la suite, j’ai fait partie d’un consortium pour démarrer le club de golf Atlantide à l’Ile Perrot. Depuis onze ans, je suis actionnaire et pro au club de golf de Saint-Hilaire. J’aime les gens et l’ambiance autour d’un terrain de golf. Ça me permet de rencontrer des personnes que je n’ai pas vues depuis longtemps. Aujourd’hui, j’ai deux enfants (six et quatre ans) qui jouent d’ailleurs au hockey et que je promène dans les arénas. Un jour, peut-être les verrez-vous dans la LHJMQ! »