Les vétérans jouent un grand rôle dans la reconstruction du Titan
Chaque équipe a besoin de leaders d’expérience.
C’est particulièrement le cas pour une jeune équipe comme le Titan d’Acadie-Bathurst qui bâtit pour l’avenir.
Avec un alignement qui compte 17 joueurs n’ayant pas encore célébré leur 19e anniversaire de naissance, notamment neuf de 17 ans ou moins, ces vétérans auront une énorme influence sur le Titan pour des années encore, même après qu’ils aient quitté la Ligue de hockey junior majeur du Québec.
« Je ne fais pas partie des gars les plus bruyants dans le vestiaire », affirme l’attaquant Mark Simpson, qui avec les défenseurs Mark Trickett et Garrett Johnston sont les trois joueurs de 20 ans au sein de la formation. « J’essaie simplement d’être un modèle par mon exemple et aider autant que possible les jeunes gars qui commencent dans la LHJMQ en étant un leader sur la patinoire. »
Originaire de Rothesay au Nouveau-Brunswick, Simpson dispute une deuxième saison avec Acadie-Bathurst, une quatrième dans la LHJMQ. Ses 14 buts et 30 passes en 41 matchs cette saison le placent au deuxième rang des marqueurs du Titan, pour un total en carrière de 109 points en 143 matchs disputés à Acadie-Bathurst et avec les Wildcats de Moncton.
« J’ai été en mesure de produire à l’attaque comme les entraîneurs l’attendaient de moi cette année », estime Simpson. « J’ai joué ce rôle défensif depuis le début de ma carrière de joueur alors sur le plan personnel, je ne connais que du succès cette saison. J’espère maintenir sur cette lancée en deuxième moitié de saison. Je vais faire du mieux que je peux et être solide au premier tour des séries éliminatoires. J’ai hâte d’être dans le rôle du négligé et j’espère produire en séries. »
Acadie-Bathurst a peiné en début de saison, ne remportant que trois de ses 15 premiers matchs. Depuis, le Titan a accumulé une fiche de 13-11-1-2 (avant les matchs du 12 janvier), notamment avec une séquence de six matchs sans défaite en temps réglementaire pour conclure l’année 2015.
« Nous jouions bien au début de l’année, mais nous n’arrivions pas à obtenir les résultats », indique Simpson, invité au camp d’entraînement des Rangers de New York de la LNH avant le début de la campagne. « Au cours des six dernières semaines, la cohésion s’est installée et nous avons plus d’assurance de pouvoir l’emporter. Quand vous avez cette conviction, vous êtes au plus fort de chaque match. C’est là qu’on trouve le moyen de gagner des matchs en fin de rencontre. C’est une grande clé pour notre groupe. »
Trouver un moyen de revenir et de gagner des matchs dans les dernières minutes est devenu une habitude pour le Titan cette saison avec neuf de leurs 16 victoires étant le produit de remontées. Il y a notamment eu le gain de 6-5 en prolongation contre les Sea Dogs de Saint John du 28 décembre alors qu’Acadie-Bathurst tirait de l’arrière 4-0 au début de la troisième période. Le Titan a aussi comblé un retard de 4-1 en troisième période contre ces mêmes Sea Dogs dans un autre match du mois de décembre, cette fois pour s’incliner 6-5 en fusillade.
Simpson dit qu’il est important que l’équipe ne doute jamais en ses chances de l’emporter, même s’il elle accuse un retard au pointage en fin de rencontre.
« On ne peut pas penser de la sorte quand on perd en troisième », dit-il. « C’est toujours un aspect positif d’être forts en troisième période, mais cela veut aussi dire que nous devrions être un peu meilleurs en deuxième période pour que nous n’ayons pas à nous battre pour revenir chaque match de l’arrière. C’est quand même très bon d’être solides en troisième. »
L’entraîneur-chef du Titan Mario Pouliot affirme que Simpson est une clé des succès de l’équipe soir après soir.
« Simmer est notre premier joueur de centre. Il accumule beaucoup de minutes de jeu au sein de nos unités spéciales. Il affronte tous les soirs les meilleurs attaquants adverses alors il joue un très grand rôle dans nos succès. »
Le vétéran défenseur Mark Trickett connaît un lent début de campagne, mais il est enflammé depuis qu’il est revenu au sein de l’alignement après qu’une blessure l’ait maintenu à l’écart pendant deux semaines à la fin novembre.
« Cette petite blessure m’affectait en début de saison, mais je suis revenu à 100 pour cent », indique l’athlète originaire de Baddeck en Nouvelle-Écosse. « Les entraîneurs m’ont beaucoup aidé à retrouver ma confiance en mon jeu, particulièrement l’entraîneur adjoint Brad (Flynn) qui m’a donné un gros coup de pouce. Le reste découle aussi du succès collectif. »
À sa quatrième saison dans la LHJMQ, Trickett a été une sélection du Rocket de l’Ile du Prince Édouard au deuxième tour (24e choix) du repêchage de 2012. Avant les matchs du 12 janvier, le défenseur avait disputé 205 matchs de saison régulière avec les Islanders, les Tigres de Victoriaville et le Titan, pour un total de 16 buts et 37 passes en plus de 164 minutes de punition.
Avant sa blessure cette saison, Trickett n’avait que trois buts et huit passes en 26 matchs avec un différentiel de moins-19. Cela ne comprenait qu’un seul but en neuf matchs au mois de novembre. Depuis qu’il est revenu au sein de l’alignement, il a doublé son total de points avec une moyenne supérieure à un point par match, soit trois buts et huit passes en 10 matchs avec un différentiel de plus-8.
« Depuis son retour, Trickett joue vraiment bien », souligne l’entraîneur Pouliot. « Honnêtement, il joue son meilleur hockey depuis mon arrivée. Le repos l’a bien servi aussi. La façon qu’il performe, comment il utilise ses qualités de bon patineur et de bon manieur de rondelle, il garde son jeu simple et il se débrouille très bien. »
Ce qui importe le plus pour Trickett est d’aider l’équipe à profiter d’une occasion de gagner chaque match.
« Comme équipe, nous espérons faire un bout de chemin en séries éliminatoires », dit-il. « Nous comptons sur beaucoup de profondeur, nous sommes encore jeunes, mais nous avons plusieurs bons éléments. Nous avons appris comment gagner à travers les séquences moins heureuses. Il faut regarder les aspects positifs, progresser collectivement à chaque match et nous améliorer. »
Trickett admet ne pas avoir peur de s’exprimer au besoin dans le vestiaire.
« Je suis un peu plus extraverti », dit-il. « Je parle si je dois le faire et montrer l’exemple sur la patinoire avec une solide éthique de travail et en exécutant les petits détails. »
« Chacun des vétérans offre un aspect différent de leadership à notre équipe. Certains gars mènent par l’exemple, d’autres parlent un peu plus dans le vestiaire. Je crois que nous avons trois leaders différents et cela est très utile à plusieurs niveaux. »
L’autre joueur de 20 ans au sein de l’équipe est le nouveau venu Garrett Johnston, acquis des Saguenéens de Chicoutimi à la date limite des transactions, plus tôt dans le mois.
« Le message que nous voulions envoyer était clair : nous sommes sérieux dans notre désir de victoire dès cette année », raconte Sylvain Couturier, directeur général du Titan à propos de cette transaction. « Johnston peut nous donner beaucoup de minutes. C’est un défenseur de qualité qui peut jouer aux deux bouts de la patinoire. Il est bon avec la rondelle et peut affronter les meilleurs trios adverses. Il est un des meilleurs défenseurs de la ligue et nous sommes heureux de compter sur lui. »
Le Titan est la troisième équipe de Johnston cette saison après que le joueur originaire de Winnipeg au Manitoba ait été échangé à Chicoutimi par les Wildcats de Moncton au mois d’octobre.
À sa troisième saison dans la LHJMQ, le défenseur a amassé 14 buts et 45 passes en plus de 56 minutes de punition, dans 164 matchs de saison régulière avec les Wildcats, les Saguenéens et le Titan (avant le match du 12 janvier). En seulement 29 matchs avec Chicoutimi cette saison, il a accumulé un impressionnant différentiel de plus-16.
« Tout va bien jusqu’à maintenant », affirme Johnston après une première semaine passée dans l’entourage du Titan. « Je veux produire en défensive comme à l’attaque. C’est ma troisième année dans la ligue. Je n’ai pas autant contribué à l’attaque que je l’aurais voulu, mais cette année je veux participer tout en menottant les meilleurs trios adverses. »
« C’est le type de jeu que j’aime pratiquer. J’aime foncer avec la rondelle parfois quand j’ai l’occasion et qu’il y a de l’espace pour foncer. »
Pouliot affirme qu’il faudra encore quelques matchs pour que Johnston s’ajuste à sa nouvelle équipe, mais il dit aimer ce qu’il voit du défenseur jusqu’à présent.
« C’est un défenseur qui aime foncer vers la zone adverse, pas de doute là-dessus », constate l’entraîneur. « Il possède un bon coup de patin, il a de l’assurance avec la rondelle et il est efficace en déplacement vers le territoire adverse. Il y a beaucoup de nouveauté alors nous allons lui donner du temps pour qu’il s’acclimate à notre système et à ses nouveaux coéquipiers. C’est une question de temps avant que tous les morceaux tombent en place. »
Johnston dit qu’il veut seulement offrir son meilleur effort chaque match. Même s’il travaille toujours à mémoriser le nom de ses nouveaux coéquipiers, il sait que l’on compte sur lui comme joueur de 20 ans pour être un leader au sein du groupe.
« Je veux simplement travailler, me faire valoir et démontrer que je peux être un bon joueur dans cette ligue », dit-il. « J’essaie d’être un modèle sur la patinoire comme à l’extérieur par mon exemple. Je travaille dur au gymnase et sur la patinoire à l’entraînement, et je n’abandonne jamais. Quand nous sommes en retard par quelques buts, il est important de démontrer qu’on ne lance pas la serviette. »
Quant à son avenir, Johnston dit ne pas avoir pris de décision encore sur sa vie après le hockey junior.
Pour leur part, Simpson et Trickett semblent tous deux se tourner vers le hockey universitaire la saison prochaine.
« Beaucoup d’écoles m’ont parlé et ont exprimé leur désir (de m’aligner) », affirme Simpson. « Il faut simplement voir ce qui correspond le mieux avec les études, mais aussi le programme de hockey. Je veux tout regarder et prendre une décision éclairée pour la saison prochaine. Mon objectif est de me retrouver dans une équipe de SUA ou de SIC. Je compte étudier en informatique et en administration. J’essaie de trouver quelque chose en ce sens, peut-être un mélange des deux parce que la technologie occupe beaucoup de place dans notre monde et je m’y trouverais bien. »
« Je ne suis pas encore fixé », ajoute Trickett. « J’écoute ce que les écoles me disent. Je veux aller jouer dans une équipe de SIC, possiblement dans SUA en Nouvelle-Écosse. C’est un peu tôt encore, alors j’écoute et je veux profiter de mes derniers mois ici. Je regarde du côté de l’administration et je m’intéresse aussi pas mal à la psychologie judiciaire, donc j’essaie de peser le pour et le contre pour en arriver à la meilleure option. »
Il reste encore beaucoup de hockey à jouer avant de prendre ces décisions et jusqu’à ce que ce temps vienne, Pouliot admet être très heureux des joueurs de 20 ans qui concluront leur parcours junior avec le Titan cette saison.
« Ils seront trois gros morceaux de notre casse-tête », affirme l’entraîneur-chef. « C’est un solide trio de vétérans. Depuis que je suis avec le Titan, je suis certain que c’est le meilleur groupe de joueurs 20 ans que nous avons alignés. »