Yanick Jean : le secret pour gagner 590 matchs
Voici quelques indices que Yanick Jean est dans la LHJMQ depuis très, très longtemps.
Son premier match comme entraîneur-chef était le 14 novembre 2003, dans une défaite de 8-2 des Saguenéens de Chicoutimi contre les Wildcats de Moncton. David Desharnais disputait sa première saison dans la LHJMQ, et le gardien des Wildcats était Corey Crawford. Sa quatrième rencontre était un match nul, 1-1 contre les Remparts de Québec.
Et seuls ses joueurs de 20 ans dans l’édition actuelle des Sags, Alexis Morin, Craig Armstrong et Jonathan Desrosiers, étaient nés.
Plus de 20 ans plus tard, Jean est toujours là. Et maintenant, c’est lui qui compte le plus de victoires comme entraîneur-chef dans la LHJMQ, avec 590 grâce à une victoire de 5-0 vendredi contre les Tigres de Victoriaville.
Évidemment, le hockey a énormément changé depuis novembre 2003. Comment a-t-il fait pour durer, et surtout gagner pendant aussi longtemps afin de se rendre à 590 victoires? Pour lui, il n’y a pas de secret : il a dû s’adapter avec l’évolution des joueurs.
«Il y a 30, 40 ou 50 ans, les entraîneurs-chefs disaient toujours que si tu étais un joueur, tu devais t’adapter à lui. Maintenant, avec l’arrivée des joueurs nés dans les années 2000, les choses changent, a expliqué Jean lors d’une conférence virtuelle avec les journalistes, lundi.
«Le rôle de l’entraîneur est de s’adapter au jeune, d’arriver à communiquer avec un groupe de jeunes âgés de 16 à 20 ans. Et ça change de semaine en semaine, de mois en mois.»
Tout ça, c’est bien. Mais s’adapter, concrètement, ça veut dire quoi? Yanick Jean pense surtout au travail sur l’aspect mental avec ses joueurs.
«Auparavant, lorsque nous avions un système, nous devions nous concentrer sur l’entraînement des joueurs, a-t-il mentionné. Maintenant, tu dois être en avant de la file, tu dois être un modèle, tu dois t’assurer que tout le monde joue dans des conditions gagnantes. Tu dois t’attarder à la santé mentale et comment les jeunes vont au quotidien. C’est une grosse charge de travail.
«C’est pourquoi de plus en plus d’équipes possèdent des spécialistes, comme des conseillers pédagogiques ou des préparateurs mentaux et physiques. Nous avons une panoplie d’intervenants qui font en sorte que nos joueurs sont dans des conditions optimales. Il faut s’assurer qu’ils soient dans de bonnes dispositions afin d’être performants sur la glace, mais également sur les bancs d’école.»
Sur la glace, l’entraîneur-chef des Sags note aussi une bien plus grande vitesse du jeu parmi les points qui ont changé.
Les joueurs, sa fierté
Yanick Jean aurait pu passer bien plus de temps à parler de ses principaux exploits dans sa carrière. D’une victoire importante, d’un moment cocasse ou d’un exploit de taille en séries.
Mais il a plutôt davantage parlé du développement de ses joueurs. Quelques-uns d’entre eux ont atteint la LNH, comme Phillip Danault, Yanni Gourde (ces deux joueurs avec les Tigres de Victoriaville), Dawson Mercer et Nicolas Roy.
Mais il mentionne surtout le développement d’individus, pour la société en général.
«Le fait de voir certains de mes anciens joueurs venir me voir pour me parler de l’impact que j’ai pu avoir sur eux, c’est l’une de mes plus belles récompenses. Et autant de ceux qui m’ont côtoyé pendant quelques matchs que ceux qui se sont retrouvés avec moi deux, trois ou cinq ans. Oui, nous voulons tous gagner des titres, mais lorsque tu fais ce travail, c’est surtout pour les jeunes.»
Tatoué «Sags»
Une autre fierté pour l’homme de 48 ans, c’est de battre le record de Richard Martel, pour lequel il a été adjoint lors des saisons 2003-2004 (après son intérim de six matchs comme entraîneur-chef, NDLR) et 2004-2005, à Chicoutimi.
En tant que natif d’Alma, au Lac-Saint-Jean, il a grandi en rêvant de porter l’uniforme des Sags.
«C’est un privilège de réaliser cet exploit avec cette organisation, a-t-il dit. C’est l’équipe de mon enfance, j’ai joué pour eux. De près ou de loin, j’ai passé toute ma vie avec cette équipe, c’est une fierté incroyable de réaliser cet exploit dans ma région, entouré de ma famille et de mes amis.
«Depuis que je suis haut comme trois pommes, j’ai le logo des Sags tatoué sur le cœur. C’est très spécial pour moi.»
Plusieurs centaines de personnes ont écrit ou appelé Jean pour le féliciter. Du nombre, il y avait notamment le directeur général du Lightning de Tampa Bay dans la LNH, Julien BriseBois.
Moment historique pour Yanick Jean 👑👑👑
Entraîneur-chef avec le plus de victoires dans l'histoire de la LJHMQ, avec 590. 👏
Un gros moment pour les Saguenéens de Chicoutimi. 🫐 @SagueneensLHJMQ @LHJMQ pic.twitter.com/K0nNbjxtAS
— Ligue canadienne de hockey (@LCHhockey) February 24, 2024