Ryan Bourque et l’aventure américaine
Tout comme l’an passé, Ryan Bourque des Remparts de Québec a défendu les couleurs de l’équipe américaine lors du championnat mondial de hockey junior tenu cette année à Buffalo. Tenants du titre, les Américains avaient bon espoir de récidiver en 2011, mais ils ont rencontré l’équipe canadienne sur leur chemin et le résultat fut différent de celui de l’an dernier. Ils ont néanmoins pris la mesure de la formation suédoise 4-2 pour mettre la main sur la médaille de bronze.
«C’est n’est pas rien, récolter deux médailles, or et bronze en deux ans, confie Ryan, nous avons le mérite de nous être regroupés pour vaincre la Suède après avoir été complètement dominés par les Canadiens. Nous savions que ces derniers sauteraient sur la glace comme des enragés pour venger leur échec de l’an dernier et ils nous ont déclassés dans toutes les phases du jeu. Ils ont pris le contrôle de la rencontre dès que la rondelle est tombée sur la glace. Ils ont contrecarré nos plans et nous n’avons jamais été capables de prendre notre rythme, moi le premier. C’est pourquoi il était important de rebondir contre les Suédois. Comme plusieurs de mes coéquipiers, j’en étais à une dernière participation à cette compétition et nous voulions nous quitter sur une bonne note.»
Par contre, le retour spectaculaire des Russes contre la formation canadienne l’a beaucoup surpris.
«Le Canada avait un club très bien équilibré, formé de gars qui travaillent fort. Cette troisième période, alors que les vainqueurs ont effectué une spectaculaire remontée de cinq buts, était pénible à regarder. Mais les Russes ont beaucoup de mérite, ils sont revenus de l’arrière souvent dans ce tournoi.»
Cette année, Ryan portait un A sur son chandail, signe de la confiance que les dirigeants de l’équipe nationale lui témoignaient.
«J’ai toujours été un leader depuis que je joue au hockey, précise Ryan, mais il y avait beaucoup de gars capables de se lever dans le vestiaire cette année. C’est certain qu’étant un des plus vieux j’avais des responsabilités accrues et mon rôle était un peu différent, mais il ne faut jamais oublier que c’est toujours la notion d’équipe qui prime. Personnellement, si on oublie le résultat final, car on vise toujours la médaille d’or, je suis satisfait de mon tournoi.»
Les téléspectateurs qui suivaient la compétition ont été un peu surpris de voir que les amateurs se rangeaient massivement derrière l’équipe canadienne lors de l’affrontement contre les Américains dans un tournoi présenté à Buffalo.
«Nous n’avons pas été étonnés, ajoute le rejeton de Raymond, car Buffalo est tout près de la frontière canadienne. Je joue à Québec depuis deux ans et je constate l’engouement des amateurs pour le hockey. Par contre, je dois ajouter que c’était un peu frustrant de voir que nous n’étions pas les favoris en jouant sur nos terres, mais on ne peut certainement pas reprocher aux partisans canadiens d’avoir envahi les gradins. Au moins, lors de la partie pour l’obtention de la médaille de bronze contre les Suédois, la foule s’est rangée derrière nous. »
Mince consolation, la famille Bourque, qui prenait place dans les estrades, encourageait l’équipe américaine, comme quoi le sang qui coule dans nos veines est plus important qu’un drapeau.
«Mon père a défendu les couleurs du Canada à plusieurs reprises et a évidemment beaucoup de respect pour son pays d’origine, mais quand il est question de ses enfants le patriotisme tombe deuxième», ajoute Ryan avec un grand sourire.
Le numéro 91 des Remparts a maintenant l’intention de terminer le calendrier régulier de la LHJMQ sur une bonne note. Il estime que les Diables rouges ont une formation solide qui peut aspirer aux grands honneurs.
«Nous avons la coupe du Président (qui couronne le championnat des séries) dans notre mire. Je regarde autour de moi dans le vestiaire et je vois une troupe déterminée qui est en mesure de battre n’importe qui. Il va par contre falloir que tout le monde tire dans la même direction, mais avec un gars comme Patrick derrière le banc et tout le personnel d’entraîneurs, malheur à celui ou ceux qui se traîneront les pieds. La chimie est excellente dans l’équipe et si nous performons à la hauteur de notre talent tout peut arriver.»
Repêché en 2009 par les Rangers de New York, Ryan a participé à leurs deux derniers camps d’entraînement. La troisième fois sera-t-elle la bonne?
«On verra, je vais évidemment donner tout ce que j’ai, mais si ça ne marche pas, un retour à Québec n’est pas impossible. Depuis que je joue au hockey, c’est ici que j’ai eu le plus de plaisir.»