Maximilien Le Sieur : une fusée dans l’ombre des gros canons
Par Vincent Gauthier – Même s’il évolue dans l’ombre des Michaël Bournival, Dave Labrecque et Benjamin Casavant chez les Cataractes de Shawinigan, l’attaquant Maximilien Le Sieur parvient néanmoins à faire tourner les têtes, cette saison dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec.
Après des débuts timides offensivement dans le circuit Courteau au cours des deux campagnes précédentes, le 54 des Cats semble s’être trouvé une niche idéale sous les ordres d’Éric Veilleux.
Sans avoir l’occasion d’évoluer sur l’attaque à cinq sur une base régulière, l’attaquant au coup de patin explosif totalise déjà 40 points, dont 16 buts. Ces statistiques ont assurément attiré le regard des nombreux dépisteurs en vue du prochain repêchage de la Ligue nationale de hockey puisque Le Sieur se retrouvait au 53e rang du relevé de mi-saison chez les patineurs nord-américains.
Au-delà de sa charpente de 6pi et 203 lb, c’est son puissant coup de patin qui fait probablement saliver les recruteurs.
« Quand tu es un aussi bon patineur que lui, c’est plus facile de travailler sur les autres choses. Il serait un bon atout pour n’importe quelle équipe, car il a un patin au-dessus de la moyenne. Je pense même qu’il est dans le top 10 de la ligue… ou pas bien loin de ça », vante son entraîneur, Éric Veilleux.
Comparé à Legault
Le pilote des Cataractes n’hésite d’ailleurs pas à encenser son protégé lorsque vient le temps d’évaluer son travail sur la surface glacée. Il le compare notamment au joueur contre qui il avait été obtenu des Screaming Eagles du Cap-Breton : Maxime Legault, l’ancien 54 des Cats.
« Il évolue peut-être un peu dans l’ombre chez nous. Il me fait penser à Legault un peu moins physique, mais plus rapide et avec de meilleures mains. Il est un meilleur joueur que ce qu’il pense de lui-même », indique Veilleux, tout en rappelant l’excellente saison que Legault avait connu un 2008-2009, avec 28 buts.
«Maximilien est capable de faire un peu de tout. Il a une bonne production offensive, même s’il ne joue pas sur le power play présentement. En plus, il bloque beaucoup de lancers et peut jouer tant au centre que sur les deux ailes », ajoute l’entraîneur shawiniganais, qui l’utilise surtout en compagnie de Loïk Poudrier au sein du troisième trio.
De son côté, bien au fait de son classement sur le relevé de la LNH, le principal intéressé essaie tant bien que mal de ne pas trop réfléchir à l’encan 2011 du circuit Bettman.
« Je préfère penser aux succès de l’équipe, mais c’est certain que j’y pense quand les gens m’en parlent. Par contre, je sais qu’il y a plusieurs listes et que ce ne sont pas tous les joueurs sur les listes qui sont repêchés. Il y a aussi des gars qui ne se font pas repêcher, mais qui signent quand même des contrats éventuellement. C’est certain que ça serait toute une expérience, mais je ne veux pas y attacher trop d’importance », explique l’attaquant de 18 ans qui excelle en désavantage numérique.
Maximilien Le Sieur est toutefois bien conscient que son coup de patin exceptionnel fait tourner les têtes et pourrait lui permettre d’entendre son nom au Xcel Energy Center, domicile du Wild du Minnesota, le 25 juin prochain.
« J’ai toujours su que j’étais rapide et que ça allait devenir une priorité pour réussir à monter dans le hockey. J’ai toujours possédé une bonne vitesse de base, mais je dois continuer à l’améliorer », note le hockeyeur originaire de Westmount.
Robert Slaney, un modèle
Qu’il soit repêché ou non cet été, le 54 des Cataractes va continuer de travailler avec la pédale au plancher, car il sait que c’est de cette façon qu’il pourrait éventuellement se tailler un poste chez les professionnels.
À cet effet, il admire beaucoup ce qu’a accompli son ex-coéquipier chez les Screaming Eagles, Robert Slaney.
Sous contrat avec les Maple Leafs de Toronto, l’ancien assistant-capitaine du Cap-Breton s’aligne aujourd’hui avec les Royals de Reading dans la Ligue de hockey de la Côte Est, après un séjour dans la Ligue américaine.
« Il avait tout. Il patinait vite, il frappait et il amassait des points. Il acceptait son rôle, peu importe la situation. Même s’il n’a pas été repêché, il a signé un contrat et a réussi à faire sa place », se rappelle Le Sieur, qui avait été choisi au quatrième tour par les Screaming Eagles à l’été 2008.
CRÉDIT PHOTO – Étienne Fournier