1969… Une année marquée par plusieurs événements importants qui resteront gravés dans l’histoire. Sur un autre front, on célèbre la deuxième conquête consécutive de la Coupe Stanley par les Canadiens de Montréal, menés à l’époque par un certain Jean Béliveau. Quelques années auparavant, le « Gros Bill », comme on l’a surnommé, avait fait vibrer les amateurs de hockey de la région de Québec, avec les Citadelles du circuit junior A provincial.
D’ailleurs, 1969 marque également la fin des activités de cette ligue. En effet, au terme de la campagne 1968-1969, le directeur des opérations des As juniors, Paul Dumont, est avisé par le gérant général des Flyers de Philadelphie que son organisation liquidera la concession junior avant le début de la prochaine saison. Ainsi donc, le hockey junior « A » était menacé de disparition dans la grande région de Québec, une perspective qui déplaisait souverainement à Paul Dumont, en poste depuis déjà plusieurs année, à la tête de l’équipe junior. Pour éviter le pire, il s’empresse d’en parler à son bon ami, le docteur Clément Massicotte. Marius Fortier et Jean-Marc Bruneau embarquent très rapidement dans le projet et, en l’espace de quelques jours, seize autres associés acceptent de participer à l’aventure. Avec un engagement de 1 000 $ chacun, ils fondent la société COLIBEC et Jean-Marc Bruneau devient le premier président de la corporation. Les quatre promoteurs initiaux du projet sont alors mandatés pour entreprendre des négociations avec le patron des Flyers, Bill Putnam. L’offre d’achat comprend l’acquisition des As juniors et de tous les actifs de l’équipe pour la somme de un (1 $) dollar, avec la garantie que les pertes des acheteurs, le cas échéant la première année, seront épongées par les anciens propriétaires, jusqu’à concurrence d’un montant de 10 000 $. Monsieur Putnam accepte cette proposition sans même négocier et promet en plus d’aider les nouveaux propriétaires par l’acquisition de joueurs.
La stratégie de l’équipe de la Vieille Capitale est simple: opérer à la manière des professionnels, avec tous les déboursés que cela implique. On souhaite bâtir une bonne équipe rapidement et on ne reculera devant rien. D’abord, il faut changer complètement l’image de l’équipe et c’est le résultat d’un concours populaire qui propose le nom des REMPARTS. L’embauche de Maurice Filion, dans le double rôle de directeur-gérant et d’entraîneur s’avère toutefois la pièce maîtresse de tous ces changements. Le premier manitou des « Diables rouges » a connu beaucoup de succès avec les Rangers de Drummondville lors des saisons précédentes et, de toute évidence, c’est l’homme de la situation. Finalement, Guy Lafleur qui a convenu de poursuivre son apprentissage à Québec se manifeste dans toute la splendeur de son talent. La grande aventure des Remparts prend son élan et le hockey junior majeur québécois amorce une ère nouvelle.