De retour à la maison
Pour que Cam Russell se joigne à la LHJMQ la première fois, il a fallu presqu’une distance de 1 000 miles. La seconde fois, ce fut une question de conduire jusqu’à l’autre côté de la ville.
L’histoire de Russell a une tournure toute spéciale puisqu’il a dû effectivement choisir la LHJMQ lors de ses débuts. À ce moment, il était un espoir provenant des provinces maritimes et il avait l’option de jouer sur n’importe quel territoire de la LCH puisqu’aucune entente territoriale existait entre les trois ligues régionales. Un natif de Cole Harbour, en Nouvelle-Écosse, Russell était dans une position unique.
« Je me souviens très bien de Charles Henry (le directeur gérant de l’époque), debout dans notre cuisine en 1985, tentant de convaincre mes parents et moi d’aller jouer à Hull », raconte Russell.
Henry est un membre du Temple de la Renommée de la LHJMQ. Son témoignage au clan Russell a certainement été élogieux. Lors de cet automne, le défenseur de 16 ans s’est aligné avec les Olympiques. Il a débuté quelque chose qui devint très familier pour lui au cours des années subséquentes; gagner dans la LHJMQ.
Au cours de ses quatre saisons avec les Olympiques, Russell a remporté deux Coupes du Président et fut sélectionné au troisième tour par les Blackhawks de Chicago lors de la séance de sélection de la LNH de 1987.
Après une carrière de 10 ans chez les pros, il est retourné à Cole Harbour. Membre du groupe de propriétaires des Mooseheads de Halifax depuis leur création en 1994, Russell s’est joint au club à titre d’entraîneur adjoint en 1999. Depuis, il a occupé bon nombre de postes avec l’organisation, dont les rôles d’entraîneur-chef et, depuis 2008, de directeur-gérant.
Depuis son retour, Russell a ajouté à son armoire de trophées. En 2013, il a mis sur pieds une formation qui a signé 58 victoires en saison régulière pour ensuite remporter la Coupe du Président et la Coupe Memorial.
Lorsque nous l’interpellons pour savoir si son expérience à titre de joueur a eu un impact sur sa carrière de directeur-gérant, il n’y a aucune hésitation.
« Oui, vraiment », remarque-t-il. « J’ai eu deux entraîneurs exceptionnels à Hull : Pat Burns et Alain Vigneault. Nous avions également un superbe directeur-gérant en Charles Henry. C’était une organisation très bien gérée. J’ai appris de chacun d’eux. »
Sa deuxième aventure dans la LHJMQ est certainement intéressante. Elle est inattendue, mais gratifiante.
« Lorsqu’on ma offert cette opportunité (devenir propriétaire des Mooseheads), ce n’était pas quelque chose que je recherchais. Cependant, le junior majeur c’était un environnement que je connaissais beaucoup, donc j’ai embarqué. C’est vraiment intéressant d’apprendre à connaître les joueurs et de les voir se développer. Pour moi, c’est une façon de rester impliqué dans le sport qui me passionne. Et je suis fier de le faire au sein de la région d’où je suis originaire. »
Le hockey junior est un cycle à plusieurs égards. Les joueurs arrivent et partent à l’intérieur d’une courte période. Par contre, rien ne les empêche de revenir et contribuer au sport qu’ils aiment. Il s’agit d’une caractéristique qui est difficile à pleinement apprécier… sauf pour ceux qui foncent vers les opportunités.