Pleins Feux sur les Anciens Carlsberg – Félix Bibeau
À la grande surprise de plusieurs, Félix Bibeau est sorti de sa zone de confort à 23 ans.
Le jeune homme originaire de Mercier était une figure bien connue des partisans de la LHJMQ lorsqu’il a disputé sa dernière saison dans le circuit, en 2019-2020, avec les Saguenéens de Chicoutimi.
Celui qui a également évolué avec les Huskies de Rouyn-Noranda et les Remparts de Québec a ensuite poursuivi sa carrière en effectuant ses premiers pas dans le hockey professionnel, en 2020, avec les Sound Tigers de Bridgeport de la Ligue américaine de hockey.
« C’était durant la pandémie et ce fut une saison un peu spéciale. Nous avons commencé l’année au mois de février et j’ai disputé seulement 12 parties », se rappelle-t-il. « On était confinés et on n’avait pas vraiment le droit de sortir. Ce fut donc une année assez longue et assez dure. C’est difficile de prendre du rythme quand tu joues seulement une partie à chaque deux semaines! »
La saison suivante, celui qui a été repêché par les Islanders de New York en 2019 s’est promené entre l’équipe de Bridgeport et celle des Railers de Worcester, dans la ECHL.
Cette année-là, il a passé plus de 150 jours dans une chambre d’hôtel.
« J’avais ma copine avec moi, heureusement. Mais ce n’était pas vraiment évident de se promener d’hôtel en hôtel », souligne-t-il.
Après la saison 2021-2022, alors âgé de 23 ans, Félix Bibeau a donc décidé qu’il en avait assez. De vieilles blessures aux genoux, une conséquence de la maladie d’Osgood-Schlatter, ainsi que quelques entorses à la cheville sont également venues jouer dans sa décision d’accrocher ses patins.
« Ça m’intéressait moins de revivre toutes les mêmes choses. Par contre, je voulais rester dans le hockey. Alors quand j’ai eu une chance de devenir entraîneur, j’ai sauté sur l’occasion! »
Ainsi, après un court séjour dans le hockey professionnel, il a effectué un retour au Saguenay-Lac-Saint-Jean, cette fois comme entraîneur adjoint des Sags.
« C’est une décision qui a été réfléchie pendant un bon bout de temps. Je suis quelqu’un de réaliste et je savais, au fond de moi, que j’avais peut-être 1% de chances d’atteindre la LNH. J’avais l’impression d’avoir été au bout de mes capacités! »
Mais Bibeau n’allait pas être éloigné du hockey très longtemps. Trois mois seulement, pour être précis.
« Quand j’ai joué pour les Saguenéens à ma dernière saison, j’avais une belle relation avec l’entraîneur-chef Yanick Jean. Quand j’ai terminé l’année, il m’avait dit que si je voulais un jour devenir entraîneur, je n’avais qu’à lui donner un coup de fil! »
Cette idée lui est donc restée dans la tête et, après avoir appris que les Sags étaient à la recherche d’un entraîneur adjoint, il a décidé de se tourner vers son ancien mentor.
« J’ai écrit [à Yanick], pas nécessairement pour avoir la job à Chicoutimi, mais surtout pour connaître les démarches que je devais entreprendre pour devenir entraîneur », raconte celui qui a soulevé la Coupe Memorial de 2019.
Les deux hommes se sont donc rencontrés à Montréal, quelques jours plus tard.
« Ça s’est réglé autour d’un déjeuner! Ce fut très rapide », rigole aujourd’hui Bibeau, qui dit adorer son nouveau rôle. « On a vraiment un bon groupe à Chicoutimi ; que ce soient les gestionnaires, l’équipe administrative, les recruteurs, le personnel de soutien, les entraîneurs ou les joueurs. C’est vraiment plaisant de se rendre à l’aréna chaque jour! »
« J’en suis encore à mes premières saisons, alors j’apprends énormément de choses », ajoute-t-il humblement. « Mais je pense avoir fait pas mal de chemin comme entraîneur en quelques années seulement. Je me sens chanceux et privilégié de pouvoir vivre une telle expérience. »
L’adaptation de joueur à entraîneur n’est pas toujours facile. Mais Bibeau croit être sur le bon chemin.
« Comme entraîneur, on doit apprendre à gérer nos émotions et rester calme. On ne peut pas aller donner une solide mise en échec pour passer sa frustration! Pour moi, ce fut une petite adaptation », mentionne-t-il le sourire aux lèvres.
Le hockey demeure un sport d’équipe, et ce, tant pour les joueurs que pour les entraîneurs. Cela dit, Bibeau donne beaucoup de crédit aux deux partenaires de travail qu’il côtoie derrière le banc, eux qui l’ont épaulé depuis le jour un.
« Je suis vraiment chanceux de pouvoir travailler avec un gars comme Yanick [Jean], qui est l’entraîneur le plus victorieux de l’histoire de la LHJMQ, et avec l’autre entraîneur adjoint, Olivier Bouchard. J’apprends beaucoup avec eux, à tous les jours. Je ne peux que m’améliorer comme entraîneur! »
Maintenant qu’il est officiellement sorti de sa zone de confort, celui qui est aujourd’hui âgé de 25 ans admet qu’il aimerait bien, un jour, devenir entraîneur-chef dans la LHJMQ.
N’ayant pu atteindre la LNH comme joueur, peut-être que ce sera la première étape afin qu’il réalise son rêve comme entraîneur? À suivre!