Pleins Feux sur les Anciens Carlsberg – Antoine Bibeau
Un natif de Victoriaville, Antoine Bibeau a grandi en rêvant d’accéder aux plus hautes sphères du monde du hockey. Aujourd’hui, âgé de 30 ans, force est d’admettre que ce rêve est devenu réalité pour le gardien de but.
Un choix de cinquième ronde des MAINEiacs de Lewiston en 2010, Bibeau a d’abord connu une carrière étincelante dans la LHJMQ, entre 2011 et 2014.
Il a notamment eu la distinction de porter les couleurs de deux équipes qui n’existent plus, soit les MAINEiacs et le Rocket de l’Île-du-Prince-Édouard. Mais c’est avec les Foreurs de Val-d’Or que l’homme masqué a passé ses plus beaux moments.
« Ma plus belle expérience dans la LHJMQ est sans aucun doute le parcours éliminatoire menant à la conquête de la Coupe du Président avec les Foreurs de Val-d’Or, en 2013-2014, ainsi que le tournoi de la Coupe Mémorial qui avait suivi », admet-il. « Avoir la chance de finir en gagnant la coupe à mis une belle boucle sur mon parcours junior majeur! »
« Le hockey junior est une belle expérience de vie sur la glace, mais aussi en dehors de la glace. J’ai grandi en tant que joueur de hockey mais surtout en tant que personne. J’ai appris à avoir une bonne éthique de travail, à être débrouillard et je suis devenu parfaitement bilingue. Toutes des choses qui me servent à ce jour! », ajoute-t-il.
En juin 2013, Bibeau, alors âgé de 18 ans, a fait un pas de plus vers la réalisation de son rêve de jeunesse lorsque les Maple Leafs de Toronto en ont fait leur choix de sixième tour au Rêpêchage de la LNH.
« Le feeling d’être repêché dans la LNH était spécial. C’est le rêve de chaque joueur de hockey de jouer dans la LNH un jour », se rappelle-t-il. « J’étais sur place au New Jersey pour le repêchage, avec ma famille, ce qui a rendu le moment encore plus spécial non seulement pour moi mais aussi pour mes parents, qui ont fait énormément de sacrifices pour me donner la chance de jouer au hockey et de m’épanouir. »
C’est donc avec les Marlies de Toronto, dans la Ligue américaine de hockey, qu’il fait ses premiers pas dans le hockey professionnel. En tant que recrue, il fait tourner bien des têtes, terminant la saison de 2014-2015 avec un dossier de 15-10-5-4 et un solide pourcentage d’arrêts de ,913%.
« Sur la glace, je me suis senti à l’aise assez rapidement et j’ai connu une bonne première saison avec les Marlies », souligne-t-il. Mais comme tous les jeunes directement issus du hockey junior, il a dû rapidement apprendre à voler de ses propres ailes hors de l’aréna.
« C’était la première fois que je vivais seul, dans un appartement, et que je devais faire mon lavage, la vaisselle, payer mon loyer et tout ça. Mais, heureusement, mon parcours dans la LHJMQ m’avait bien préparé à faire face aux autres changements qui viennent avec le hockey professionnel. »
C’est finalement en décembre 2016, à sa troisième saison professionnelle, que l’appel qu’il avait attendu depuis qu’il était tout jeune est finalement arrivé.
« J’avais travaillé fort dans la LAH pour mériter un rappel dans la LNH, donc j’étais fier de moi lorsque j’ai reçu mon premier rappel », se remémore le gardien de but. « Mon premier match s’est joué à Toronto, contre l’Avalanche du Colorado! »
« Ma famille était encore une fois présente, ce qui a rendu le moment encore plus mémorable. Bizarrement, une des choses dont je me souviens le plus de cette soirée est que je n’étais pas plus nerveux que dans un match dans le junior, ou la Ligue américaine. J’étais prêt pour ce défi et je voulais avoir du plaisir, sans trop penser, et c’est ce que j’ai fait! »
Bibeau a réalisé 26 arrêts cette soirée-là, cédant deux buts en avantage numérique à l’Avalanche, une fois face à Mikko Rantanen, et une autre fois contre Nathan MacKinnon. Pas si mal comme début! Deux semaines plus tard, il signait un gain de 3-2 en prolongation contre le Lightning de Tampa Bay, à son deuxième match dans la LNH.
Il allait passer les deux prochaines campagnes avec le Barracuda de San Jose, club école des Sharks, se méritant d’ailleurs une place au Match des étoiles de la LAH. En 2019, Bibeau se fait échanger au Colorado pendant le camp d’entraînement des Sharks. Malheureusement, il rate la majorité de cette saison en raison d’une blessure, mais dispute quand même deux rencontres pour l’Avalanche.
Finalement, c’est en 2023, après neuf saisons dans la LAH et quatre rencontres dans la LNH, qu’il décide de mettre le cap sur la Suède. Avec un peu de recul, le gardien de but reconnaît aujourd’hui que la décision, qui n’a pas été facile à prendre, était la bonne pour lui et sa petite famille.
« J’étais prêt à vivre quelque chose de différent. En décidant d’aller jouer en Suède, j’ai trouvé une certaine stabilité qui était importante pour ma famille », explique-t-il. « Avoir la chance de voyager et vivre en Europe est vraiment spécial et je suis choyé de pouvoir partager ces moments avec ma femme [Erin] et mon jeune garçon [Noah]. »
Son adaptation avec le club du AIK IF s’est très bien passée, mentionne Bibeau.
« Le style de hockey est un petit peu différent, tout comme le fait de jouer sur une glace plus grande », précise-t-il. « Mais après quelques semaines, je me sentais déjà confortable. Hors de la glace, c’est aussi très différent, mais nous adorons le mode de vie ici! »
« Il y a beaucoup moins de voyagement, donc j’ai la chance d’être à la maison plus souvent que je l’étais en Amérique du Nord. Avoir la chance d’apprendre une nouvelle culture, avec ma famille, est très précieux aussi. »
Le gardien ne s’est pas fixé d’objectif à long terme. Pour le moment, il entend bien apprécier chaque moment qu’il passe sur le Vieux continent avec ses proches. Bibeau est évidemment à l’aise dans son nouvel environnement, lui qui a terminé la saison dernière avec un pourcentage d’arrêts de ,922%, soit le deuxième meilleur de tout le circuit suédois.
Cette performance lui a d’ailleurs mérité un nouveau contrat pour la saison 2024-2025, où il continue désormais son aventure européenne au sein du club de KooKoo, dans la Liiga, soit la meilleure ligue en Finlande.
« J’adore l’expérience européenne présentement et je veux en profiter au maximum. J’y vais une saison à la fois et je suis ouvert à revenir en Amérique du Nord éventuellement, mais le contexte devra être le bon non seulement côté hockey, mais aussi familial », avance-t-il. « Je suis rendu à un point dans ma carrière où chaque décision est prise en famille, pour le bien être de tout le monde! »