Nos Anciens | Thomas Grégoire excelle loin de la maison
Comme tous les jeunes hockeyeurs canadiens, Thomas Grégoire rêvait de patiner un jour dans la Ligue nationale de hockey.
Mais après une belle carrière avec le Phoenix de Sherbrooke, le défenseur s’est retrouvé coincé dans la Ligue américaine, avec l’organisation du Barracuda de San Jose.
« J’étais sur un contrat uniquement Ligue américaine donc, comme chaque équipe, San Jose voulait prioriser ses joueurs avec des contrats de la Ligue nationale. Alors, ma première année, je n’ai pas beaucoup joué. C’était plus une année d’adaptation », raconte le patineur originaire de l’Estrie.
« Par contre, quand je suis arrivé pour ma deuxième saison, j’ai eu un très bon camp d’entraînement et j’ai eu un bon début de saison. Avant Noël j’avais 19 points. C’est à ce moment-là que je croyais que j’allais obtenir peut-être une chance de monter. »
Mais le retour de la pause des fêtes a été plutôt difficile pour le Barracuda, et le défenseur s’est retrouvé dans les gradins pour quelques parties.
À la fin de la saison 2019-2020, le temps était donc venu de prendre une grosse décision.
« J’ai compris qu’ils ne me voyaient pas avec eux dans la LNH, donc il n’y a pas grands choses que je pouvais faire de plus pour qu’ils changent d’idée. C’est pour cette raison là que j’ai décidé d’aller en Europe, pour continuer mon développement. »
Grégoire a donc mis les voiles en direction de la Finlande pour se joindre au Rauman de Lukko, une équipe de première division qui a vu le jour en 1936.
Sa copine Selma et leur chien Billy devaient initialement le rejoindre, mais la pandémie a chambardé leurs plans. Un an plus tard cependant, la petite famille était à nouveau réunie.
« Je n’ai pas d’enfants, mais Billy est comme notre enfant en ce moment! Il est vraiment heureux en Finlande, avec tout l’espace et la nature », lance Grégoire en riant.
Côté hockey, difficile de demander mieux. Thomas a remporté le championnat de la Liiga dès sa première année! Cette saison, il est le meilleur pointeur de Lukko, avec une impressionnante récolte de 11 buts et 41 points en 49 matchs.
« J’ai vraiment adoré ma première expérience en Finlande. Tout était nouveau et différent, mais j’étais vraiment ouvert à tout découvrir et j’ai juste eu du plaisir à le faire », souligne-t-il. « On a une petite vie paisible dans une petite ville sur le bord de l’eau. C’est sûr qu’on doit utiliser l’application Google translate pour tout comprendre, comme avec les menus de restaurants, les épiceries, et tout. »
Cependant, le défenseur n’était pas en territoire totalement inconnu à sa première saison, puisque l’avant Daniel Audette, un autre ancien du Phoenix, était son coéquipier.
Grégoire adore aussi le rythme de vie sur le Vieux continent. Il y a évidemment moins de rencontres au calendrier et les voyages sont beaucoup moins longs qu’en Amérique.
« Quand tu joues à l’extérieur, la très grande majorité du temps, tu reviens chez toi la soirée même. Donc c’est sûr que c’est plus facile pour la vie familiale. »
De plus, c’est l’équipe qui paie le logement, la voiture et même les impôts de ses joueurs.
« Je ne regrette pas du tout ma décision de venir en Europe. Plusieurs personnes me demandent pourquoi j’ai pris cette décision aussi vite, mais pour moi c’était le temps. »
Le joueur de 24 ans en profite évidemment pour visiter son nouveau coin de pays. Il s’est rendu à Stockholm, en Suède, et il prévoyait visiter le nord de la Finlande durant la période des fêtes.
Cependant, son voyage a dû être repoussé puisqu’il a reçu une invitation pour se joindre à l’équipe du Canada qui a participé à la dernière Coupe Spengler, en Suisse.
Grâce à toutes ces expériences, le patineur québécois dit adorer la vie en Finlande.
« Honnêtement, je me vois rester en Europe longtemps. Je veux jouer au hockey encore plusieurs années et je pense que je suis bien parti pour être capable de jouer une longue et belle carrière en Europe. »
Cela dit, le défenseur ne tournerait pas le dos à l’Amérique si une offre intéressante se présentait à lui.
« C’est sûr que c’est encore mon rêve de jouer dans la LNH. C’est un rêve qui est encore possible. Le niveau de hockey est très élevé en Europe et, éventuellement, j’aimerais beaucoup revenir en Amérique avec un contrat de la LNH », précise-t-il.
À peine entré dans sa mi-vingtaine, Thomas Grégoire a encore plusieurs belles années de hockey devant lui.
« Je dis souvent à Selma, mon épouse, que mon but c’est de jouer jusqu’à l’âge de 40 ans. Si mon corps et mon niveau de jeu le permettent bien sûr! », rigole-t-il.
« J’adore vraiment le hockey et je ne suis pas près d’arrêter de sitôt. Je ne sais pas encore exactement ce que je veux faire une fois ma carrière terminée. Ce qui est sûr, c’est qu’on reviendra s’installer à Sherbrooke pour vivre en famille. J’ai grandi à Sherbrooke et j’y passe tous mes étés. »