Moment Communautaire | Perron cause bien des sourires à Rouyn-Noranda
Chaque jour, des milliers de jeunes québécois s’élancent sur les patinoires extérieures pour y disputer des parties amicales avec leurs amis.
Pour les nouveaux arrivants, ce rituel bien ancré dans notre culture représente une chance exceptionnelle de découvrir une nouvelle culture.
C’est pourquoi Mathis Perron et quelques coéquipiers des Huskies de Rouyn-Noranda ont récemment invité un groupe de jeunes de différents pays à se joindre à eux pour un match dont ils se souviendront longtemps.
Une vingtaine d’élèves de l’école d’Iberville, à Rouyn-Noranda, ont pris part à cette activité. Ils provenaient de pays tels que Cuba, la Tunisie, la Syrie et même de l’Ukraine.
« Au début, ils étaient un peu confus. Ils ne savaient pas trop qui on était. Mais il y en avait quelques-uns qui étaient déjà des partisans des Huskies. Ils étaient vraiment contents de nous voir », raconte Perron.
« Il y avait un jeune qui ne parlait ni anglais, ni français. Mais il savait ce qu’étaient les Huskies. Je pense que tout le monde a eu beaucoup de plaisir. »
Mathis Perron a d’ailleurs offert son bâton à ce jeune à la fin de la partie.
« Il m’a donné un gros câlin. Je pense que j’ai fait sa journée », lance le joueur d’avant en riant. « Je ne pense pas qu’ils font souvent des activités comme ça. Ils semblaient impressionnés de voir à quel point on était habile sur nos patins. »
Les joueurs des Huskies qui ont pris part à l’activité ont entendu toutes sortes d’histoires d’horreur à propos de ce que ces enfants avaient vécu avant d’arriver au Canada. Une dizaine de ces jeunes ont été adoptés en provenance de familles ukrainiennes. Ils ont décidé de s’établir ici pour fuir la guerre.
« Les enseignants nous ont dit que la plupart de ces jeunes-là étaient des enfants de la rue. Ça m’a choqué d’apprendre ça, et ça m’a rappelé la chance que j’avais d’avoir mes deux parents, car plusieurs de ces jeunes n’avaient plus de parents », se rappelle le joueur de 18 ans originaire de Sherbrooke.
« Je leur demandais s’ils étaient contents d’être ici et ils me répondaient qu’ils étaient vraiment bien ici… à part le froid! », ajoute-t-il le sourire aux lèvres.
En grandissant, Mathis Perron était un grand partisan du Phoenix, en particulier de Daniel Audette. Il se rappelle avoir patiné avec l’équipe et avoir mis la main sur quelques autographes.
« Je me souviens d’avoir été moi-même à la place des jeunes qu’on visite il n’y a pas si longtemps. Ça me fait réaliser la chance que j’ai de pouvoir évoluer à ce niveau, et d’être un modèle pour les plus jeunes », admet aujourd’hui le joueur d’avant.
Peu importe l’activité, Perron entend bien redonner tout ce qu’il peut à sa communauté d’adoption d’ici la fin de son stage junior majeur.
« Quand on organise des activités comme ça, j’aime toujours y participer. Parce que je sais que ces jeunes n’ont pas eu la chance d’être bien dans leur pays comme nous on l’est ici. C’est quelque chose qui me tient à cœur », souligne-t-il.
Cette implication communautaire correspond aux valeurs que Perron a hérité de sa famille et qui sont partagées au sein de l’organisation des Huskies.
« Je me rends compte de la chance que j’ai de pouvoir pratiquer mon sport favori et de ne pas avoir à me soucier de bien d’autres choses pour l’instant. »
En plus de sa partie de hockey extérieure avec les jeunes, l’ailier gauche a également participé à des visites d’écoles primaires et de foyers de personnes âgées cette saison.
« Juste de voir le sourire sur le visage des gens quand on va les voir, ça vaut vraiment le coût! »