Bâtir une carrière
En grandissant, Pascal Rhéaume savait qu’il ferait un choix entre deux carrières.
« Si je ne devenais pas joueur de hockey, j’allais être menuisier et construire des maisons », se rappelle-t-il. « Mon père disait que c’était plus facile de jouer au hockey que d’être menuisier, alors c’est sur ça que j’ai travaillé. »
Et il a travaillé.
Rhéaume a joué deux saisons dans la LHJMQ, d’abord avec les Draveurs de Trois-Rivières et puis à Sherbrooke, avec les Faucons, après que les Draveurs eurent déménagé au terme de sa première campagne. Il a pris part à deux finales de la Coupe du Président et a bâti une réputation d’un joueur travaillant ; un centre qui jouait bien des deux côtés de la patinoire.
Après avoir été ignoré lors de la séance de sélection de la LNH, il fut invité au camp d’entraînement des Devils du New Jersey. Il a saisi l’opportunité, s’est mérité un contrat et a lancé une carrière de dix-sept saisons chez les pros.
Rhéaume avait déjà acquis de bonnes notions de coaching avant la fin de son aventure professionnelle et c’est avec ce bagage qu’il a fait son retour dans la LHJMQ.
« J’ai terminé ma dernière saison en avril 2010 avec les Generals de Flint (LIH) et j’ai immédiatement reçu un appel des Voltigeurs », explique-t-il. « Ils avaient perdu leur entraîneur adjoint et voulaient savoir si j’étais intéressé. À ma dernière saison à Flint, je cumulais les fonctions de joueur et d’entraîneur adjoint, alors j’avais de l’intérêt. Certains individus préfèrent attendre après leur carrière pour réfléchir à leur avenir. J’ai saisi l’opportunité immédiatement. »
À la suite de séjours comme entraîneur adjoint avec les Voltigeurs et le Phœnix de Sherbrooke, Rhéaume a accepté son premier poste à titre d’entraîneur-chef avec les Foreurs de Val-d’Or la saison dernière.
Val-d’Or est une équipe en reconstruction qui est sur le point de prendre son envol. Rhéaume reconnaît qu’il y a du travail à faire, mais espère que son expérience dans la LHJMQ et dans les rangs professionnels lui permettront d’exceller.
« Je peux dire aux joueurs ce que ça prend pour devenir un pro », mentionne-t-il. « J’ai passé à travers tellement de situations et je sens que c’est une de mes forces. Je peux leur rappeler que, même s’ils ne sont pas des joueurs vedettes ou tape-à-l’œil, ils peuvent être ciblés par les équipes professionnelles. C’est de cette façon que j’ai percé. »
Le message qu’il partage aux joueurs est familier. Il s’agit d’un message que ses entraîneurs lui partageait lorsqu’il était jeune, incluant un des entraîneurs le plus couronné de succès du circuit junior majeur québécois.
« J’avais un entraîneur midget qui a eu un gros impact sur la façon dont j’ai joué », partage Rhéaume. « Il nous disait au camp d’entraînement qu’il allait nous juger selon la façon dont nous nous comportions sans la rondelle. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que le personnel d’entraîneurs cherchait d’autres choses de moi. Puis, lors de ma dernière saison et demie dans la LHJMQ, j’ai eu Guy Chouinard comme entraîneur. Il avait une passion pour l’enseignement et c’est un atout que j’ai aussi maintenant. Guy était un modèle pour moi. Il m’a permis de devenir un meilleur joueur et a eu un gros impact sur ma carrière. »
Rhéaume est heureux de poursuivre son cheminement dans la ligue qui a lancé sa carrière.
« J’ai eu beaucoup de plaisir à évoluer dans la LHJMQ », raconte l’homme à la charge des Foreurs. « La Ligue m’a permis de jouer chez les pros. La décision de revenir a été facile. C’est une belle manière de débuter ma carrière d’entraîneur. Revenir dans la Ligue, c’était comme revenir à la maison. »
Bien qu’il ne bâtisse pas des maisons de nos jours, Pascal Rhéaume est certainement en train de bâtir une solide fondation.