Pleins Feux sur les Anciens Carlsberg – Olivier Picard
En grandissant, nous avons tous connu une personne qui savait avant tout le monde ce qu’elle voulait faire plus tard dans la vie. Dans certains vestiaires du Québec, il y a une quinzaine d’années, cette personne était le directeur général de l’Armada de Blainville-Boisbriand, Olivier Picard.
« C’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire », se souvient celui qui est aujourd’hui âgé de 31 ans. « Je jouais (M18) et mes coéquipiers me disaient toujours que j’allais devenir recruteur un jour. J’avais l’air de connaître tout le monde et tout le reste (sur le monde de la gestion du hockey). C’est quelque chose qu’on attendait de moi. »
Picard peut pointer vers plusieurs personnes qui ont eu un impact important sur son après-carrière de joueur. L’un des noms au haut de cette liste a commencé à exploiter le potentiel de l’ancien défenseur en matière d’évaluation de talent lorsqu’il en était à sa dernière saison pour le même club de l’Armada qu’il dirige aujourd’hui.
« J’avais une bonne relation avec (l’ancien entraîneur-chef de l’Armada) Joël (Bouchard) », explique Picard. « Il me demandait qui, selon moi, pourrait aider notre équipe. Il voyait déjà quelque chose en moi. Après mon retour (d’un court séjour semi-professionnel), il m’a donné un poste de recruteur. Évidemment, il n’y a pas de route précise pour devenir directeur général, alors je savais que je devais acquérir de l’expérience dans le hockey en général. C’est pourquoi je suis devenu recruteur, puis entraîneur adjoint. »
Passer de joueur de hockey junior à dépisteur de hockey junior en moins d’un an, c’est pratiquement un record. Mais pour Picard, qui a également passé du temps avec les Tigres de Victoriaville et les Olympiques de Gatineau pendant ses années comme joueur, il s’agissait également d’un tremplin. Le premier rôle d’entraîneur adjoint dont il parle lui a été octroyé par son ancien club M18, les Cantonniers de Magog. Cela a mené Picard vers un retour dans le junior majeur, d’abord comme entraîneur adjoint, puis comme directeur général adjoint avec le Phoenix de Sherbrooke, une expérience qui l’a amené à recevoir de précieux conseils de la part d’individus comme Jocelyn Thibault et Stéphane Julien.
« Ils ont toujours reconnu la valeur de ce que j’apportais à l’organisation », souligne Picard.
Après avoir contribué à identifier le talent qui a permis à l’Armada de participer à deux finales consécutives en 2017 et 2018, en plus d’avoir laissé sa marque sur deux équipes de Phoenix qui ont connu beaucoup de succès, il était temps de relever un nouveau défi. Il s’est avéré que ce défi s’est présenté dans un endroit familier. Pendant la saison morte de 2023, Picard a été nommé directeur général de l’Armada et s’est immédiatement mis au travail avec une équipe qui était encore en développement. C’était un défi qu’il voulait absolument relever.
« C’est de bâtir une équipe », répond Picard lorsqu’on lui demande ce qu’il aime le plus de son travail. « C’est ce qui me motive. J’aime voir le progrès et l’impact immédiat de tout ce qu’on fait. »
Picard a définitivement eu un impact. Non seulement l’Armada se bat pour la première place de la division Ouest cette année, mais jusqu’à 20 joueurs de l’équipe sont susceptibles de revenir l’année prochaine. Cela correspond parfaitement à l’approche de Picard pour façonner son équipe, ainsi qu’aux leçons tirées du passé.
« On voit les erreurs qui ont été commises dans le passé et on essaie de les éviter », explique-t-il. « On se souvient aussi des succès et on essaie de les reproduire. Je l’ai également vécu en tant que joueur, alors je comprends l’impact qu’ont certaines choses, comme le rôle d’un joueur qui change après Noël. C’est pourquoi j’essaie d’avoir un gros noyau de joueurs, en particulier mes joueurs d’élite, qui va déjà être en place quand la saison commence. Ainsi, lorsque la période des échanges arrive, si nous procédons à des transactions, nos rôles les plus importants ne changent pas. Je veux mettre à profit toutes mes expériences à ce poste. »
Les expériences de Picard ont un petit côté « boucle bouclée ». À la fois joueur et entraîneur à Magog, adjoint à Sherbrooke, tout près de sa ville natale de Waterville, au Québec, et, bien sûr, à Blainville, où il a apparemment tout fait sauf vendre des billets de 50/50.
« C’est tellement spécial de pouvoir faire mon travail ici », dit-il avec plus qu’une note de sincérité. « J’ai joué pour trois autres équipes, mais je me suis toujours considéré comme un Armada. C’est là que je me suis vraiment épanoui en tant que joueur. Avoir la chance de pouvoir apporter un premier championnat à cette organisation signifie vraiment beaucoup pour moi. »
À entendre Picard parler, il n’est pas étonnant que ses coéquipiers de l’époque l’aient imaginé assis dans la chaise du DG alors qu’il était encore assis dans le vestiaire.